Les agriculteurs peinent pour préserver leur place

Les agriculteurs peinent pour préserver leur place

Près de la moitié de la superficie de l'Ile-de-France est consacrée à l'agriculture mais les nouveaux agriculteurs ont de grosses difficultés à s'installer car les terres agricoles sont rares et chères.

Entre 1970 et 2005, le nombre des exploitations a chuté de 14.000 à 5.600 pour s'établir aujourd'hui aux environs de 5.000. De nombreux maraîchers, un métier devenu de moins en moins rentable, ont disparu. Des arboriculteurs aussi, comme les propriétaires des pêchers de Montreuil, expropriés dans les années 70 pour faire place à des logements et des industries. 


La profession de maraîcher devient de
moins en moins rentable.(© Terre-net Média)

Avec la pression foncière, les villes ont gagné du terrain avec leur cortège de réseaux routiers, ferroviaires, aéroports ou complexes sportifs, rendant difficile l'installation de nouveaux exploitants. Depuis 2006, Charles Monville cherche à s'implanter en Ile-de-France pour faire de l'élevage de volaille bio " car le marché est là ", près des grandes agglomérations.

Pas de terres disponibles

Ancien cadre commercial, à 38 ans, il veut vivre de son nouveau métier, " prouver qu'une exploitation même en périphérie de ville peut marcher économiquement sans problème ", affirme-t-il à l'Afp. Mais, " il n'y a pas de terres disponibles, personne ne veut diminuer son salaire en diminuant sa surface agricole " et il n'y a pas non plus de départ à la retraite, estime-t-il.

René Kersanté, maraîcher depuis trois générations à Saint-Denis, a plus de chance. La mairie a classé sa terre au patrimoine municipal. Il bénéficie d'un bail et pourra transmettre la terre à ses enfants. Il a aussi des hectares dans l'Oise et le Val d'Oise. Avec une vingtaine d'ouvriers agricoles, il fournit 14 grandes surfaces.

" Dans une région périurbaine comme l'Ile- de- France, le foncier qui est l'outil de travail des agriculteurs est très menacé par l'urbanisation ", souligne-t-on à la Chambre interdépartementale d'agriculture d'Ile-de-France qui suit de près le dossier. La Chambre cite ainsi le précédent projet de Schéma directeur de la Région Ile-de-France (Sdrif) de 1994 qui prévoyait une " consommation " de quelque 1.750 hectares par an au profit du développement urbain.


Les aéroports rendent difficile l'installation
des nouveaux exploitants.
(© terre-net Média)

Mais dans les faits, les villes ont gagné plus de terrain, environ 2.000 ha, soit la disparition de 10 et 20 exploitations agricoles de 100 à 200 hectares par an, explique- t-on. Eviter le grignotage, c'est aussi le combat de Daniel Deswarte, président de la commission de l'agriculture au Conseil économique et social régional d'Ile-de-France. Maire et agriculteur en Seine-et-Marne, M. Deswarte est inquiet des projets du " Grand Paris " mené par Christian Blanc, secrétaire d'État chargé du développement de la Région Capitale.

" Quand c'est bétonné, c'est fini "

Parmi les régions visées, le plateau de Saclay, l'une des dernières grandes zones agricoles à proximité de Paris. Le nouveau Sdrif de la région Ile-de-France, mené par le socialiste Jean-Paul Huchon, prévoit déjà de croquer quelques hectares sur les exploitations agricoles mais M. Blanc veut aller plus loin encore.

" Quand c'est bétonné, c'est fini ", lance Christian Vanpoucke, un agriculteur, installé en Seine-et-Marne, qui s'insurge contre la construction de pistes cyclables ou de parkings pour les centres commerciaux dans les zones rurales " au lieu d'économiser la terre ".

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