« Limiter les emprunts est un atout »


Agnès Carlier s'est lancée dans l'agriculture après
une carrière de scientifique.(© Terre-net Media)
Quand elle a choisi de devenir maraîchère, Agnès Carlier ne pouvait que choisir la culture bio. Ancienne cétologue puis technicienne pour l’Agence de l’eau, cette dynamique scientifique de 36 ans est particulièrement soucieuse des problèmes écologiques. « La prévention a un coût mais la dépollution des sols et de l’eau coûte encore plus cher après donc il faut être responsable et produire en respectant au maximum l’environnement. »

Choisir le système Amap était aussi une évidence : « Travailler pour des consommateurs engagés, qui privilégient les petits producteurs et l’achat en direct, correspond à nos convictions. On vend des produits de la meilleure qualité et fraîcheur possibles, mais aussi un service car les adhérents nous donnent régulièrement un coup de main. Ce sytème favorise en effet le lien entre la ville et la campagne. Quand ils rentrent chez eux après une journée dans les champs et dans les serres, les adhérents sont crevés mais contents et détendus. »

Agnès Carlier s’est donc installée à Cravent, dans les Yvelines, où elle cultive 3,5 hectares de légumes avec son conjoint. « On a eu du mal à faire valider notre dossier car c’est une petite surface et qu’on ne prévoyait pas d’emprunter pour se lancer et qu’on projetait de prendre une banque alternative, la Nef. Du coup, notre projet ne paraissait pas crédible alors qu’il était pourtant bien viable.... »

Diversité rime avec sécurité

Une fois ces méandres administratifs traversés, le couple a pu se mettre au travail. « L’avantage des Amap aussi, c’est que les clients règlent leurs paniers en avance (trois fois par an) donc ça permet de commencer la production sans avancer la trésorerie. Et ça change tout ! On n’a pas, ou alors moins, besoin d’emprunter donc on a plus de liberté dans la gestion de son exploitation. On commence plus progressivement car on a moins de moyens, mais on peut vraiment choisir sa production. »

Pour assurer des paniers bien garnis toute l’année, quelles que soient les saisons et surtout quels que soient les caprices du ciel, Agnès Carlier cultive 148 variétés. « La diversité est une sécurité. Plus on a de légumes différents, mieux on s’en sort ! L’Amap est, de toute façon, un bon aiguillon qui oblige à produire car on s’engage à fournir chaque semaine une certaine quantité de légumes. »
Et ça marche ! Le couple approvisionne déjà une centaine de familles, soit environ 400 personnes et elle reçoit chaque semaine de nouvelles demandes d’inscriptions. « Nous espérons passer sur 6 hectares et engager deux salariés à moyen terme. C’est un métier très dur, mais très épanouissant. On ne regrette pas de s’être lancés. »

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