Comment optimiser l’utilisation des engrais ?


Les fertilisants sont parfois gaspillés. (© Terre-net Média)
L’enjeu des prochaines décennies sera de produire plus tout en utilisant moins d’énergies, moins d’eau, moins d’engrais afin de préserver les terres et de limiter le réchauffement climatique… Un sacré challenge dans lequel les professionnels de la fertilisation vont avoir un rôle important à jouer.

Mieux comprendre les mécanismes

 « Nous pouvons encore gagner en efficacité, assure Philippe Eveillard, responsable fertilisation et environnement à l’Unifa. Nous avons, par exemple, encore beaucoup de choses à améliorer dans le trajet sol-racines des éléments nutritifs pour limiter les pertes car seule une partie des produits est bien assimilée par les plantes. »

Pour mieux gérer les apports, il faudra notamment mieux comprendre la microbiologie des sols et les mécanismes de fixation. « Nous devons améliorer la biodisponibilité des éléments nutritifs et rendre le milieu plus favorable à la croissance des racines pour développer les surface d’échanges tout en faisant attention de ne pas affecter les sols, ni de menacer leurs autres fonctions », précise Roland Poss, président de l’association française d’étude des sols.

Une tâche complexe compte tenu de la diversité des éléments et des mécanismes. « Le potassium est un élément simple, avec une seule forme chimique, et qui pose peu de problèmes environnementaux, mais l’azote est en revanche un élément beaucoup plus mobile sur lequel on enregistre encore beaucoup de pertes, illustre-t-il. Le phosphore est aussi un élément complexe qui est très surveillé, notamment par les risques de pollution de l’eau. »

Mieux accompagner les utilisateurs

Pour éviter les gaspillages et optimiser l’efficacité des fertilisants, mieux informer les clients sera aussi une des priorités des industriels. « Nous allons de plus en plus développer les services et les conseils, confirme Philippe Eveillard. Nous devons leur apprendre à mieux utiliser et doser les produits. »

Ils vont aussi essayer de mieux communiquer car les fertilisants ont souvent une image négative auprès du grand public qui les met dans le même panier que les pesticides. « Alors que les éléments nutritifs sont nécessaires et qu’ils ne sont pas substituables, souligne Philippe Eveillard. La biologie aide à faire mieux fonctionner le système. »

De nouvelles réflexions


Roland Poss, président de l'association
française d'étude des sols. (© Terre-net média)
Les biologistes réfléchissent aussi à d’autres stratégies pour améliorer les apports des engrais. « Nous devons par exemple essayer d’utiliser des auxiliaires tels que les champignons. Près de 80% des plantes poussent en effet en association avec des champignons et on en profite pas », suggère Roland Poss.

Diversifier les plantes utilisées peut aussi être une autre piste. « Jusque-là, on a mis tous nos œufs dans le même panier : 30 des 30 000 espèces végétales fournissent 90% de l’alimentation humaine, dénonce Bruno Parmentier, directeur de l’ESA Angers. Ça augmente les risques en cas d’épidémie et de pénuries, et ça limite les possibilités. On ne connaît que 10% des espèces vivantes et nous détruisons à grande vitesse des espèces sans même savoir à quoi elles pourraient nous servir ! »

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