A 7 heures du matin, les JA à l’Elysée pour défendre leurs revendications

« La France qui se lève tôt » s’est invitée à l’Elysée ce mardi 20 février. Mais à sept heures, les grilles étaient fermées. Personne pour accueillir les « Jeunes Agriculteurs » venus manifester. Le service d’ordre leur a annoncé que le président était absent. Il était en effet parti en Iraq, à Bagdad.

Les JA ont expliqué aux journalistes venus les interroger vers 15 heures dans un café rue de Varenne à Paris, qu’ils ont remis au chef de la sécurité de l’Elysée un dossier mentionnant leurs revendications sur la mise en œuvre du bilan de santé de la Pac. Ce dossier a ensuite été transmis à Christophe Malvesin, le conseiller à l’agriculture de Nicolas Sarkozy, absent en ce début de matinée. « Parce qu’il fait partie de la France qui se couche tard ! », ont lancé les JA. En début d'après midi, nouvelle manifestation. Destination : Assemblée Nationale.


De gauche à droite, Samuel Maréchal, trésorier et Jérôme Volle,
Secrétaire général (JA) interrogés au café rue de Varennes
à 100 m du ministère de l'agriculture (© Terre-net Média)

« Deux conceptions de l’agriculture s’opposent», affirme Jérome Volle, secrétaire général de JA. « La notre qui fait le choix des hommes et des territoires et, celle du président de la République ».

« Notre modèle repose à l’avenir sur un rééquilibrage des aides du premier pilier qui comblera les carences de la Pac réformée en 2003 », explique William Villeneuve, président de JA. Ce rééquilibrage apporterait davantage de soutiens à l’élevage ovin, à la production de lait de montagne. Il financerait aussi une prime à l’herbe assimilable à une aide du premier pilier et il réduirait la dépendance protéique de la « Ferme France » en favorisant les cultures de protéagineux.

Deux conceptions opposées de l'agriculture

Les JA ont ainsi rappelé ce mardi 20 février « qu’ils défendaient un modèle agricole qui repose sur des soutiens à l’hectare suffisamment importants pour permettre à des jeunes de dégager un revenu sur une exploitation de taille humaine ». Autrement dit, « pour dégager un revenu axé sur l’hectare cultivé et non sur le nombre d’hectares exploités », option que retiendrait l’Elysée dorénavant en charge du dossier « Bilan de santé ».

Selon les leaders de JA, Nicolas Sarkozy opterait en effet pour une convergence des aides, c'est-à-dire l’instauration d’une prime unique à l’hectare.

« Une telle décision relancerait la course à l’agrandissement et mettrait à mal tous les efforts déployés en faveur de l’installation depuis 1973 », explique William Villeneuve. « Un tel choix déséquilibrerait les territoires dont l’économie repose sur l’agriculture, l'agroalimentaire et le para-agricole (14% de la population active au total). Avec à la clé une désertification accrue des campagnes», ajoute t-il.

La convergence est à mode dans le Nord de l’Europe. Les JA espèrent que le président ne la suivra pas. Au risque sinon de condamner à jamais la Pac, seule politique mutualisée à l’échelle de l’Europe.

Les jeunes agriculteurs s’attendent à ce que Nicolas Sarkozy annonce ses décisions sur le bilan de santé le 19 février prochain lors d’une visite d’exploitation. A moins que ce ne soit au salon de l’Agriculture qu’il inaugurera vraisemblablement le 21 février.


Après l'Elysée, l'Assemblée nationale
en début d'après midi (© Jeunes Agriculteurs )
                     
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