Sarkozy veut rassurer les agriculteurs


Le monde ruralattend avec impatience
de Nicolas Sarkozy la traduction française
du réaménagement de la Pac.
(© Terre-net Média)
Accompagné du ministre de l'Agriculture Michel Barnier et de sa collègue de la Santé et des Sports Roselyne Bachelot, «régionale de l'étape», le chef de l'Etat doit visiter une exploitation de Daumeray étiquetée «agriculture raisonnée», échanger avec des exploitants sur la nouvelle Pac puis tracer, selon l'Elysée, les grandes lignes de l'agriculture du futur.

Depuis plusieurs semaines, le monde rural attend avec impatience de Nicolas Sarkozy la traduction française du réaménagement de la Pac décrété par les 27 pays de l'Union européenne (UE) en novembre. Cette mini-réforme n'est qu'un avant-goût de la grande remise à plat prévue en 2013 lorsqu'il s'agira de négocier le nouveau budget agricole européen. Nombre de membres de l'UE souhaitent en effet une réduction de cette enveloppe de 53 milliards d'euros, dont les agriculteurs français sont les principaux bénéficiaires, à hauteur de 10 milliards... Mais, avant cette échéance, le compromis adopté au forceps à Bruxelles prévoit d'ores et déjà une réduction des subventions à la production afin de financer des projets de défense de l'environnement dans le monde rural.

Pour le gouvernement, cette mini-réforme doit être l'occasion de procéder à une redistribution des aides européennes, à partir de 2010 et jusqu'en 2013, afin de venir en aide aux secteurs les plus fragiles comme l'élevage, ou d'en développer d'autres comme l'agriculture biologique. Le ministre Michel Barnier avait prévu de dévoiler lui-même ce plan baptisé «objectif: terres 2020» avant le salon de l'agriculture, mais c'est finalement Nicolas Sarkozy qui s'en chargera jeudi dans le Maine-et-Loire. Avant d'en avoir entendu le contenu, le monde agricole a manifesté son inquiétude. Notamment les céréaliers, qui redoutent de devoir contribuer à une nouvelle Pac dont ils ont été jusque-là les principaux destinataires. Mais surtout, les exploitants appréhendent que le chef de l'Etat ne suive le tournant libéral pris selon eux par la Pac et n'adopte, comme c'est déjà le cas dans certains pays européens, le système des aides uniformes à l'hectare, quel que soit le type de culture pratiqué.

Le secrétaire général du syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA) Jérôme Volle s'est publiquement ému du «discours légèrement différent» que semble vouloir suivre le locataire de l'Elysée. «La commission a supprimé un par un les filets de sécurité qui existaient face aux aléas du marché», a pour sa part déploré auprès de l'Afp la présidente de la Fdsea du Maine-et-Loire Christiane Lambert, qui élève des porcs, «ça expose les exploitations à un gros risque financier». Conscient de la grogne, Michel Barnier s'est engagé dès le mois dernier à présenter une réforme «équitable» pour tous les agriculteurs.

C'est dans ce climat perturbé que Nicolas Sarkozy inaugurera samedi, comme le veut la coutume, la «plus grande ferme du monde». Sa première participation à cet exercice l'an dernier avait été polluée par le désormais fameux «casse-toi pauvre con» qu'il avait lancé à un visiteur qui refusait de lui serrer la main au milieu des stands du salon.

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