Vingt ans après la signature de la déclaration interdisant le triage à façon, la Coordination nationale pour la défense des semences fermières a soumis à trois syndicats une résolution « pour un accord de reconnaissance intégrale de la semence fermière » autrement dénommée « Résolution Pari-sf ». « Nous sommes responsables d’organisations agricoles françaises, signataires de cette résolution réaffirmons notre total engagement à défendre le droit de l’agriculteur de disposer librement de sa récolte pour autoproduire ses semences ».
Cette réhabilitation vise à rappeler que cette pratique ancestrale ne constitue pas une entrave à la recherche variétale. Elle permet à des exploitants de disposer de semences de qualité à faible coût (économie estimée à 60 millions d'euros) en consommant moins de pesticides. Le recours aux semences fermières est aussi une alternative aux pénuries de semences commercialisées en période de déficits.
![]() Près de la moitié des surfaces en pois, blé et fèves sont emblavées. (© Terre-net Média) |
La résolution signée ce 25 février à pour but de mettre fin à une hypocrisie qui consiste à faire appel à des trieurs malgré la déclaration de 1989 qui en interdit le recours.
« Nous demandons que la semence fermière soit enfin reconnue juridiquement comme une pratique essentielle dans le cadre du développement durable et pour l’agriculture française. » Une enquête réalisée par la Cndsf révèle que cette production fait intégralement partie de la fonction de paysan. Près de la moitié des surfaces en pois, blé et fèves sont en effet emblavées. Et les paysans le font pour des raisons économiques, par attachement au principe de liberté et parce qu’ils ont le libre choix du traitement à appliquer.
La résolution du 25 février a été signée par Régis Hochard, secrétaire national de la Confédération paysanne, par François Lucas, président de la Coordination rurale et par Raymond Girardi, secrétaire général de du Modef et bien sûr par Sylvain Ducroquet de la Cndsf et Jean- Louis Courtot, vice président des trieurs de France. Mais il est vraisemblable que leur démarche soit en fait appréciée par une large majorité des exploitants, quelque soit leur obédience syndicale. « Nous savons que JA nous soutient mais le syndicat ne peut pas s’engager derrière nous officiellement », déclare Sylvain Ducroquet.