Pourquoi les réformes de la Pac ne sont pas responsables

Si les réformes de 1993 n'ont pas impactés les rendements, pourquoi celles de 2013 le feraient? (© LG, Terre-net Média)

La baisse progressive des prix de soutien engendrée par les réformes successives et leur compensation par des aides de plus en plus découplées, aurait été à l’origine d’une baisse des prix des produits agricoles.  

La stagnation des rendements en production végétale est constatée en parallèle d’une stagnation progressive de la productivité dans l’agriculture. Le lien de cause à effet est aisé à réaliser.

Les prix ont baissé
avant les réformes

Or, Jean-Pierre Butault a expliqué que ces études ont montré qu’en réalité « les prix des produits végétaux à la production, comme par exemple le blé, ont plus baissé dans les périodes qui ont précédé les réformes de la Pac qu’après ces réformes ».

Ce qui a évolué c’est le rapport entre les prix agricoles et les prix des charges qui « s’est dégradé en défaveur de l’agriculture » affirme l’économiste. Les études ont en effet mis en évidence que le comportement des agriculteurs avait été peu influencé par la variation des prix des intrants au cours des décennies. Autrement dit, du fait de leur dépendance aux intrants, la consommation est restée identique malgré l’augmentation de leur prix relatif. Cette dégradation, accompagnée de la stagnation des rendements, a ainsi participé à l’essoufflement consommations intermédiaires, plus généralement des gains de productivité globaux.

Ce sont les charges qui ont augmenté

La stagnation des rendements participerait, selon les études de Jean-Pierre Butault à l’essoufflement des gains de productivité et non l’inverse. Pour expliquer l’arrêt de l’évolution des rendements l’économiste renvoie aux travaux sur les effets du progrès génétique, l’évolution des sols et le changement climatique.