![]() Dans la famille Davy (Maine-et-Loire), Fabienne a le statut de d'exploitante dans l'Earl. (© Terre-net Média) |
L’agriculture reste un secteur masculin mais le profil des femmes se peauffine d’année en année.
Elles occupent 24% des postes d’exploitants professionnels en 2007. Une proportion qui progresse doucement, puisqu’elles ne contribuaient que pour 22% à ces emplois en 2000.
Le statut d’agricultrice s’acquiert en grande majorité dans le cadre d’une succession entre conjoints, le mari partant à la retraite est remplacé à la tête de l’exploitation par sa femme. « Ce qui explique l’âge plus avancé des femmes dans ces postes : 46 ans pour les hommes et 51 ans pour les femmes », relève Laurent Bisault, auteur de l’étude*. Autrement dit, l’agriculture offre de meilleures fins de carrière aux femmes que dans le salariat (chercher un emploi à 50 ans relève de l’exploit)!
Salariat agricoleLes femmes salariées occupent un quart des emplois salariés hors cadre familial. Soit autant que de postes d’exploitantes. Elles sont en revanche moins qualifiées que leurs collègues masculins. Les salariées agricoles sont plus souvent ouvrières que techniciennes, et davantage techniciennes que cadres. Les femmes salariées occupent 42 % des postes dans l’horticulture et le maraîchage. Elles sont bien présentes dans les élevages ovins-caprins, de granivores et en viticulture. Mais elles interviennent peu dans les élevages bovins et en grandes cultures. Le travail salarié féminin est pratiqué six fois sur dix à temps complet. Cette proportion est de 70 % pour les hommes. Facteur aggravant la précarité de l’emploi salarié féminin: les femmes ont moins d’employeurs agricoles que les hommes. |
Le statut de conjointe collaboratrice se substitue peu à peu à celui de conjointe sans statut. « Mais l’habitude est aujourd’hui acquise pour les épouses de ne plus intervenir sur l’exploitation. Elles sont 100.000 à ne jamais travailler à la ferme en 2007. Pour acquérir une autonomie, à l’image du reste de la société. Et pour augmenter le revenu du ménage », analyse, Laurent Bisault, auteur de l’étude d’Agreste. Une pratique qui a pris de l’ampleur ces dernières années. « Si 65 % des conjointes de plus de 50 ans ne travaillent jamais sur l’exploitation, ce taux passe à 75 % pour les femmes de moins de 30 ans. Elles sont alors salariées hors de l’exploitation familiale. »
Les futures jeunes agricultrices
Jeunes agricultrices, leur niveau de formation générale des jeunes femmes est supérieur aux porteurs de projets masculins. « Les jeunes exploitantes agricoles sont aussi plus diplômées que leurs homologues masculins. Un constat qui s’étend à l’ensemble de la société française », précise l’étude. Vingt pour cent de ces jeunes femmes ont étudié à l’université et dans les instituts de technologie contre moins de 10% des jeunes exploitants. Vingt à trente pour cent des jeunes agricultrices ont aussi suivi un cursus agricole supérieur court. Soit autant que les jeunes exploitants, qui, dès le secondaire ont privilégié une formation professionnelle.
Une des principales conséquences de l’évolution du statut des femmes sur l’exploitation est la participation occasionnelle aux activités de la ferme des mères, des soeurs ou des filles d’exploitants. Elles sont 22.000 en 2007 à intervenir sur l’exploitation. Un chiffre divisé par trois depuis 1988.