« Assurés de ne pas perdre plus de 35 % de revenu ! »


Michel Barnier, le ministre de l'Agriculture, entouré de ses collaborateurs.
En face, la délégation de JA Ile-de-France. (© Terre-net Média)
Michel Barnier a tenu sa promesse faite au Sia mardi 24 février (pour rappel lire ici) celle de recevoir les représentants des JA franciliens dans son bureau parisien. « On nous avait contactés le soir même », s’étonne encore Damien Greffin, président de JA Ile-de-France. Pour rappel, des jeunes agriculteurs avaient vigoureusement apostrophé le ministre de l’Agriculture lors de l’inauguration officielle du Ppp au stand  Jeunes agriculteurs  dans l’après-midi.

De l’entrevue de près d’une heure trente ce mardi 10 mars avec le ministre de l’Agriculture, il ressort que «c’est dorénavant l’heure des aménagements pour digérer la pilule », explique les JA franciliens en faisant allusion aux décisions « actées de la mise en œuvre du bilan de santé de la Pac ». Même si les JA redoutent qu’elles remettent en cause la vocation agricole de 47% du territoire francilien.

 Pas de nouveau rééquilibrage en vue

Sensible aux deux cas concrets que la délégation de JA lui a présentés pour montrer l’ampleur de la baisse de leur revenu (jusqu’à 37% du revenu pour un taux de prélèvement - article 63- de 14%), Monsieur Barnier se serait engagé sur les points suivants.

Pour commencer, le ministre a assuré que les 11% d’aides en suspens qu’il serait possible de réaffecter au titre de l’article 63 du règlement européen de novembre dernier ne seront l’objet d’aucun nouveau rééquilibrage. Autrement dit, le ministre aurait dit aux représentants de JA que le ministère « s’en tiendrait aux prélèvements annoncés ».

 Les mesures franciliennes en projet


Damien Greffin, président de JA Ile-de-France
et Pierre Bot de profil (© Terre-net Média)

Selon JA d’Ile-de-France, le ministre de l’Agriculture serait prêt à revoir les modalités de fixation des JA porteurs de projets de la région. Compte tenu de « l’handicap périurbain » auquel est confronté tout JA francilien, la dotation à l’installation pourrait être augmentée indépendamment de la moyenne interdépartementale, jusqu’à présent prise en compte pour en limiter le montant. Soit une majoration potentielle de 3.000€ environ (autour de 18.000€).

Autre satisfaction, la reconnaissance proprement dite de l’handicap périurbain auquel sont confrontés tous les JA franciliens : coût des transports, des déplacements et du logement entre autre. Mais en attendant de jours meilleurs, pas question d’envisager selon les JA un renforcement des mesures environnementales pour se mettre aux normes. Tout simplement parce que «nous n'en avons pas moyens ! »

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Aussi les groupes de travail qui se mettront en place cette semaine pour finaliser les décisions prises le 23 février dernier se concentreront sur cette tâche. Ils ne se transformeront pas en champs de bataille où pourraient s’opposer les différents représentants des sections spécialisées et des syndicats pour défendre leur « pré  carré » et aboutir au final, à des décisions conservatoires.

Soulagés, les JA franciliens sont convaincus « qu’ils n’en seraient pas arrivés à cette situation de blocage si les décisions ministérielles avaient reposé sur les hypothèses de prix et de revenus de 2008 et non pas sur celles de 2007. Ces dernières ne reflétant pas du tout la conjoncture actuelle ».

Les JA ont eu cependant le sentiment d’avoir été écouté pendant tout l’entretien. Mais c’est aussi selon eux « l’approche des élections européennes qui aurait motivé, plus qu’à l’accoutumée, le ministre à prendre en compte leurs doléances ».

Ils ont eu ainsi la satisfaction d’apprendre que Michel Barnier est prêt à donner satisfaction à certaines de leurs revendications « franciliennes » (voir encadré).

A l’échelle nationale, quelques mesures sociales, seraient par ailleurs à l’étude : la création d’une « Dpa pour les jeunes », « sans plus de précisions », note JA. Mais aussi une taxation éventuelle des « spéculateurs non agricoles » qui interviennent sur les marchés des produits agricoles (proposition qui serait portée au niveau international, lors de la réunion du G20 en avril prochain).

Au niveau national, la démarche des JA aurait aussi renforcé la conviction du ministre qu’un plan d’urgence sera indispensable en 2010 pour accompagner la mise en œuvre du bilan de santé si les prix de campagne ne permettent pas de compenser le manque à gagner lié aux prélèvements opérés. « Il a déjà préparé le terrain à Matignon », assure Godefroy Potin. Une occasion aussi pour les JA de rappeler leur préférence pour la mise en place d’une « assurance revenu » assise sur la marge brute et non pas un système « d’assurance calamités » qui n’est pas par nature adapté aux spécificités du grand bassin parisien.

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