![]() Jean-Michel Syda a pris la suite de son père. (© Terre-net Média.) |
Mais comme le travail des terres se concentre sur quelques mois de l’année, Jean-Michel Syda a, en plus, depuis peu élargi son champ d’action aux travaux paysagers. « Pour combler les périodes creuses et pour subvenir aux frais engendrés par un salarié, précise-t-il. J’avais trop de travail pour moi, mais pas assez pour deux personnes. Avec ces travaux supplémentaires, je vais essayer d’embaucher quelqu’un. »
« Mon exploitation est la vitrine »
Pour Jean-Michel Syda, la diversification de son activité est une nécessité : « C’est vital de faire des travaux en plus pour faire tourner la boutique et rentabiliser au mieux nos machines qui coûtent très cher mais qui sont indispensables pour travailler mieux et plus vite. Quand il a fallu se diversifier, au lieu de faire du maraîchage, mon père a donc décidé de devenir entrepreneur. Je conduis des moissonneuses-batteuses depuis que j’ai 14 ans donc j’ai tout naturellement pris sa suite. »
Ses activités d’exploitant et d’entrepreneur sont intimement liées. « Il n’y a que fiscalement qu’elles diffèrent, car dans un cas je bosse pour moi et dans l’autre je suis un prestataire de service, mais elles sont réalisées par le même homme ! Et on ne peut, à mon avis, être un bon entrepreneur de travaux agricoles que si on est un bon agriculteur. Mon exploitation est la vitrine de l’Eta. Pour vendre un savoir-faire, on doit le montrer. Et il y a un retour de manivelle puisque mes missions d’entrepreneur m’aident à évoluer car j’engrange davantage d’expérience, et car mes clients ne cultivent pas forcément les mêmes variétés ni dans les mêmes conditions. »
Le problème des prix
La pression est d’ailleurs bien différente. « Les clients sont très exigeants. On a vraiment une obligation de résultat. Il faut être rigoureux et performant. Bien semer sur des sols mal ou inégalement préparés peut, par exemple, devenir un vrai casse-tête. On doit être très observateurs et réactifs. Surtout quand on ne s’occupe pas de la culture de A à Z. »
Passionné par cette obligation d’adaptation constante et par le côté relationnel avec les clients, Jean-Michel Syda n’a pas ressenti la crise dans ses travaux agricoles mais davantage dans ses travaux paysagers. « Quel que soit le contexte, il faut en effet cultiver les terres alors qu’on peut réduire, voire se passer, des travaux d’embellissement et d’aménagement pour faire des économies, illustre cet Alsacien. Ce qui devient vraiment difficile en revanche c’est le prix de la prestation. Il y a toujours moins cher car certains cassent les prix et font n’importe quoi. Il y a aussi de la concurrence déloyale avec, par exemple, certaines Earl qui font aussi quelques prestations. C’est avec la qualité qu’on doit essayer de faire la différence. »