![]() Parmi les sept pays émergents, la Chine est un importateur net. |
Hormis la Russie (11%) et la Chine (9%), les taux de soutiens des cinq autres pays avoisinent 3-4%. Ils traduisent à la fois une volonté politique de soutenir d’autres secteurs d’activité économiques mais surtout l’absence de moyens financiers pour envisager une politique agricole ambitieuse.
Toutefois, les faibles niveaux de soutiens à la production agricole ne constituent pas un facteur de compétitivité. Ils ne contribuent pas non plus à leur sécurité alimentaire. Toutes les situations se présentent.
Des sept pays émergents étudiés, quatre d’entre eux sont des exportateurs nets de produits agricoles (Chili, Ukraine, Inde et Brésil) et deux autres des importateurs nets (Chine, Russie). Les échanges de produits agricoles et agroalimentaires sud africains sont juste équilibrés. Rappelons que la France est le premier exportateur mondial de produits agroalimentaires avec un taux de soutien d’aides publiques bien plus élevé. Les agriculteurs ne constituent plus depuis des décennies des poches de pauvreté. Ils ont des niveaux de vie bien supérieurs à leurs homologues des pays émergents.
Des mesures distorsives
En revanche, c’est la nature même des soutiens alloués à l’agriculture des sept pays émergents qui pourrait permettre d’apprécier la pertinence des politiques économiques conduites. Ainsi, les experts restent convaincus, pour être efficaces, que les soutiens à l’agriculture ne doivent pas être distorsifs, c’est à dire subventionner la production agricole (aides directes, prix élevés) ou l’emploi d’intrants. Même s'ils contribuent à retenir dans les campagnes une population rurale importante, en mesure de subvenir en grande partie à leurs besoins alimentaires. Production agricole qui n’est du reste pas bien prise en compte dans le calcul du Pib.
Les crédits à l’agriculture doivent être en revanche employés pour développer les infrastructures nécessaires pour favoriser les exportations et les collectes (trop de producteurs sont empêchés d’exporter en raison de routes et de ports de marchandises insuffisamment équipés). Les budgets alloués pourront aussi être employés pour développer l’enseignement agricole, la formation professionnelle et la recherche.
![]() En versant des allocations, le Chili a atténué l’augmentation du coût de la vie. (© I.Ramsey) |
Efficaces à court terme, contre productives à long terme
Face à la montée des prix agricoles en 2007-2008, la Chine, la Russie et l’Ukraine ont adopté des mesures de contrôle des prix de détail, le Brésil a levé des droits douane pour importer jusqu’à deux millions de tonnes de blé. Tandis que l’Ukraine et la Russie ont préféré limiter leurs exportations pour limiter la hausse des prix intérieurs. La réfaction de blé a dans ces conditions donner de mauvais signes aux marchés, alors davantage portés sur le renchérissement des prix des matières premières.
En accordant des allocations aux plus démunis, la Chine et le Chili ont atténué l’augmentation du coût de la vie. Une mesure transitoire sans réelle conséquence sur le fonctionnement des marchés.