La Fnsea demande des mesures d’accompagnement au gouvernement

Remettre les choses à leur place

« Ça ne manque pas d’ambiance à la Fnsea. Après les annonces faites par le ministre de l’agriculture, nous n’avons pas été déçus entre les attentes fortes de certains, qui trouvent que cela n’est pas encore assez et ceux qui trouvent la marche trop forte, trop haute, trop brutale » remarque Jean-Michel Lemétayer. Mais pas question pour le président de la Fnsea de céder à l’alarmisme : « Il nous a été difficile de rapprocher les points de vue. Je ne vois des débats qu’à la Fnsea. Mais vous n’entendez personne dire qu’il va quitter la maison. » Et de remettre les choses à leur place : « A la Fnsea, on ne peut pas rester seulement mobilisés sur le seul dossier du bilan de santé de la Pac qui ne viendra impacter les exploitations qu’en décembre 2010. Même si je les comprends, il faut mettre les débats dans le temps. »

« Sur le dossier de la Pac, nous travaillons auprès du ministre et du gouvernement à un certain nombre de mesures d’accompagnement » affirme Jean-Michel Lemétayer, président de la Fnsea, à moins de deux semaines du 63e congrès du syndicat, congrès annoncé « sur fond de bilan de santé de la Pac » (lire notre article sur le sujet : 63e congrès de la Fnsea - Un congrès « sur fond de bilan de santé de la Pac » mais pas que ...).

Le premier axe sur lequel la Fnsea demande au gouvernement de se pencher est la mise en place dans le cadre des aides du 2e pilier de mesures rotationnelles pour le secteur végétal liées à la problématique des régions intermédiaires. Des zones souvent aux assolements pauvres et aux niveaux de rendement limités. L’objectif est « d’apporter une mesure qui viendrait réajuster la politique de soutiens à ces zones » et qui constituerait un complément d’aides directes. « C’est une demande que je formule clairement au congrès » annonce Jean-Michel Lemétayer, qui demande d’ailleurs au ministre de l’Agriculture Michel Barnier de se positionner rapidement sur la question. Les marges de manœuvre du gouvernement pour financer ce type de mesure se situent au niveau du cofinancement national.

Introduire l'aléa économique dans les Dpa


Jean-Michel Lemétayer, président de la Fnsea, ici aux côtés de
Dominique Barrau, secrétaire général de la Fnsea, veut préparer
l'avenir face à un rééquilibrage des aides qui impactera
les exploitations en 2010(© Terre-net Média)

La 2e proposition évoquée par la Fnsea est d’ordre fiscal : il s’agirait d'étendre le champ d'application de la dotation pour aléas (Dpa) en retenant l'aspect économique qui n'est pas pris en compte aujourd'hui (voir article : La loi de finances rectificative pour 2008 Aménagement de la déduction pour aléas). Cette proposition intéressante ne pourrait toutefois avoir que des effets limités si plusieurs années de crises se suivaient. « Concernant la gestion des risques, il nous paraît indispensable de travailler l’aléa économique » souligne Jean-Michel Lemétayer. Et pour le président de la Fnsea, il ne faut pas attendre que Bruxelles y travaille pour étudier la question. « Toute l’approche revenu dépend de la situation de marché. Tout cela est très lié à ce que sera le marché en 2010. Cela justifie encore plus qu’avec le gouvernement, nous travaillions à la notion d’aléa économique » remarque Jean-Michel Lemétayer.

La question qui se pose, c’est de savoir « comment mieux répondre à une situation de marché dégradée face à une aide qui ne change pas ? » résume-t-il. Par opposition à la logique de l’Union européenne, basée sur l’attribution d’un Dpu unique quelle que soit la situation de marché, le président de la Fnsea évoque même un système qui donne plus en conjoncture de marché dégradée et moins en conditions de marché favorable.

+10€/t représente plus que la ponction sur les Dpu

Le ministre de l’Agriculture table sur un redressement des cours à hauteur de 150€/t pour compenser la rééquilibrage des aides du secteur des grandes cultures. Mais qu’en pense le syndicat ? Pour Jean-Michel Lemétayer, « c’est un chiffre autour duquel on peut discuter. A 150€/t, on est dans une ligne médiane ». Il insiste sur le rôle du marché dans le bon sens comme le mauvais pour compenser les pertes de revenu liées au rééquilibrage des aides : « A 70q/ha, 10€/t représente 70€/ha. C’est plus que la ponction sur les Dpu. »

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