![]() Il est important de changer certaines pratiques agricoles. (© Terre-net Média) |
L’Aee propose aux différents acteurs du monde agricole de se mobiliser pour la sauvegarde des ressources en eau. Traditionnellement, les solutions utilisées sont la construction de réservoirs, des transferts interbassins et l’exploitation de nouvelles sources d’eaux de surface et souterraines. Huit axes principaux plus récents sont détaillés dans le rapport.
Dans un premier temps, des mesures simples peuvent êtres mises en place visant à l’amélioration de l’efficacité de l’irrigation, notamment en limitant les pertes durant le transport et l’application de l’eau d’irrigation. Cela dépend en grande partie du système d’irrigation utilisé (gravitaire, aspersion, micro-aspersion) et de son état d’entretien. La conversion de canaux d’irrigation en canalisations pour passer d’un système gravitaire à un système par aspersion a par exemple permis d’économiser 300 millions de mètres cube par an en Côte d’Azur (Dworak et al., 2007). Un fort contraste apparait si on compare l’efficacité de différents systèmes d’irrigation. Les systèmes gravitaires ont une efficacité moyenne de 55%, l’irrigation par aspersion de 75% et par goutte à goutte de 90%. Mais les systèmes de goutte à goutte ne conviennent pas à toutes les cultures ni à tous les sols. C’est aussi dans ce cadre que se situe l’amélioration de la planification de l’irrigation pour être au plus près des besoins de plantes. Il faut pour parvenir à ces résultats, développer les formations à la prise de décision en agriculture.
Améliorer l'efficacité des techniques d'irrigation
Dans le même temps, il semble important de changer certaines pratiques agricoles, passer de cultures très exigeantes en eau à des cultures dont les besoins sont moindres et plus tolérantes à la sécheresse. Le succès d’un tel changement dépend beaucoup des prix du marché, des habitudes culturales, des besoins de l’élevage. La diminution des quantités d’eau appliquées est une autre orientation développée dans le rapport, mais cela se ferait au détriment des rendements. Il faut donc trouver un compromis entre irrigation et rendement des cultures.
La solution de la réutilisation des eaux usées, est envisagée et déjà mise en place dans certains pays, mais cette utilisation est controversée pour des raisons de contamination des sols et de santé publique. C’est pour cela que ces pratiques doivent être encadrées et strictement régulées. Mais là où elle est mise en place, elle est utilisée avec succès, en Espagne et à Chypre par exemple.
Lutter efficacement contre les prélèvements illégaux
Les politiques agricoles en Europe ont longtemps lié les aides à la production. Le découplage des aides et la mise en place de l’éco-conditionnalité contribuent à une meilleure prise en considération de l’environnement et à une utilisation plus durable de l’eau en agriculture. Le prix de l’eau est un problème peu abordé. Mais là où des systèmes de prix de l’eau relié au volume consommé ont été mis en place, on a pu observer une réduction significative de la consommation d’eau.
Les cultures énergétiques, souvent grandes consommatrices d’eau, sont à éviter dans les régions arides ou semi-arides.
Enfin, la lutte contre les prélèvements d’eau illégaux doit s’intensifier, ces extractions sont très répandues dans certaines régions.