Les perdants du dispositif envisagé par Michel Barnier le 23 février 2009 sont l’ensemble des exploitations en grandes cultures mais aussi les producteurs de lait dénommés « maïs non limités » (dont la surface fourragère comprend plus de 30% de maïs) et « diversifiés ». Les éleveurs de bovins viande relevant de la catégorie des « diversifiés » sont aussi des contributeurs nets.
Au total, la redistribution des aides pénaliserait selon l’Inra 159.000 exploitations professionnelles sur les 322.000 recensées en 2007. Notons cependant que les moyennes nationales par système masquent d’importantes disparités régionales.
Les systèmes « grandes cultures » à orientations blé avec plus de 75% de céréales et d’oléo-protéagineux (-35% de maïs) seraient les plus affectées par le rééquilibrage comme nous le mentionnons déjà dans l’article du 20 mars dernier intitulé "Les agriculteurs des zones intermédiaires pourraient perdre jusqu’à 30% de leur revenu". Ils perdraient en moyenne 6.600 € d’aides par exploitation. En fait les principales régions céréalières du grand bassin parisien et des zones intermédiaires perdraient jusqu’à 11.200 € où l’assolement est très simplifié.
Dans ces conditions ce sont aussi ces systèmes qui perdraient le plus de revenu (1): -31% toujours en Lorraine sur une base de 41.000€ par exploitation. Au niveau national, les pertes de revenu seraient de 17% (sur une base moyenne de 36.600 €). L’écart est lié aux pertes moyennes beaucoup plus faibles dans des régions de moindre importance (Aquitaine, Paca, Languedoc Roussillon).
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Les unités grandes cultures à orientation maïs (75% de scop avec 35% de maïs) verraient leurs aides réduites de 5.100 € en moyenne. Les régions Midi Pyrénées et Pays de Loire seraient les plus affectées par le plan Barnier avec des aides en baisse de plus de 6.000€. Avec comme conséquence un revenu par exploitation en repli de 18% à 19% (moyenne nationale : -18% sur une base de 27.200 € par Uta) (1).
Les pertes de revenus seraient similaires pour les unités de production à orientation « olé-protéagineux » (+35% de la Sau) avec une baisse pourtant plus importante des aides en montant (-6.600 €). Ils seraient en fait bénéficiaires des aides en faveur du secteur protéagineux.
Les élevages perdantsLes trois catégories d’éleveurs de bovins mentionnés ci-dessus seront aussi des contributeurs nets mais dans de moindres proportions. Les éleveurs laitiers « maïs non limités» dont la surface en maïs représente plus de 35% de la surface fourragère verraient leurs aides baisser de 4% au niveau national, soit environ 1.200€, et supporteraient une baisse de revenu de 3% (en référence 34.000€). Ce serait la région Centre la plus affectée selon l’Inra (-3.400€).
Phénomène que l’on retrouve dans la catégorie d’éleveurs de bovins viande peu spécialisés (1.000 € au niveau national, mais toutefois jusqu’à 7.600 € en Picardie). Les pertes de revenus de -4% pourraient atteindre 20%, toujours en Picardie. A noter que le Limousin se distingue des autres régions avec une hausse des aides de 3.800€ par exploitation et un revenu en progression attendu de 21%. Toutes ces divergences reflètent la diversité des structures agricoles et la difficulté dans ces conditions de répartir les aides de manière équilibrée. A noter aussi que les estimations de l’Inra reposent en partie sur l’année 2007, excellente en matière de revenu. Aussi, les pertes de revenu mentionnées ont de fortes chances d’être plus importantes si dans les années à venir les prix agricoles restent faibles. |
Pour en savoir plus à ce sujet (cliquez sur le titre qui vous intéresse) :
• Bilan de santé de la Pac - Plan Barnier : qui sont les perdants du rééquilibrage des aides ? (23/03/2009)
• Bilan de santé de la Pac - Plan Barnier : qui sont les gagnants du rééquilibrage des aides ? (24/03/2009)
• Bilan de santé de la Pac - Plan Barnier : Les agriculteurs des zones intermédiaires pourraient perdre jusqu’à 30 % de leur revenu (20/03/2009)
• D'autres informations sur les aides Pac, avec le moteur de recherche Goo-agri