« Une mobilisation que les Pouvoirs publics doivent prendre en compte » (Orama)


Des rendements supérieurs à 60 quintaux autour de Paris (© Terre-net Média)
Après de multiples opérations de sensibilisation et de protestation conduites depuis un mois dans le pays contre l’arbitraire et la brutalité de ces décisions, le gouvernement doit prendre la mesure de cette mobilisation : elle cessera seulement s’il donne aux exploitants du secteur des grandes cultures des chances de surmonter le handicap économique qu’il leur inflige. »

En ce sens, Orama (qui regroupe la Fop, l’Agpm et l’Agpb) demande pour l’immédiat que:

- l’application des décisions prises soit étalée sur plusieurs années ;

- les options laissées ouvertes le 23 février, dont l’utilisation aggraverait la situation sur de nombreuses exploitations, soient refermées ;

- des mesures nouvelles soient mises en oeuvre dans le cadre du second pilier de la
Pac pour permettre aux exploitations de grandes cultures implantées dans des zones difficiles de s’adapter.

Toujours selon Orama, « il est indispensable que le premier ministre apporte des réponses positives à ces demandes lorsqu’il interviendra au congrès de la Fnsea, le 2 avril. Au-delà, il faut que les Pouvoirs publics assument les conséquences de leur choix en permettant réglementairement et fiscalement aux producteurs d’améliorer plus rapidement leur compétitivité et leur capacité à résister aux aléas, économiques comme climatiques ».

Manifestation insensée selon la Confédération paysanne

«Aujourd’hui les revenus des systèmes de grandes cultures peuvent être très partiellement rééquilibrés. Aujourd’hui se joue en France une part de la légitimité de la Pac», écrit la Confédération paysanne dans un communiqué publié à la veille de la manifestation «indécente», mardi 24 mars. 

«Va-t-on appauvrir et faire disparaître les céréaliers des trois quarts du territoire français pour défendre les revenus élevés des régions les plus riches ?» Pour illustration, le syndicat de Bagnolet s’appuie sur un document publié par l’Inra sur les conséquences de la mise en oeuvre du bilan de santé de la Pac entre 2003 et 2007. «Le revenu par agriculteur est de 44.000 euros en Ile de France et de 46.400 euros en Champagne Ardenne contre 15.800€ en Aquitaine et 15.400€ en Midi Pyrénées».


En haut, la France à plus de 60 quintaux qui manifeste En bas, la France des zones intermédiaires  (Un document de travail du ministère de l'agriculture intitulé «Sélection des départements en zones intermédiaires» transmis à la Confédération paysanne dans le cadre des groupes de travail sur la mise en oeuvre du bilan de santé de la Pac).
(© DR)


« Au regard des différences de revenus entre les céréaliers des différentes régions, il apparait impératif, selon la Confédération paysanne, que l’enveloppe soit prioritairement redistribuée vers les régions dites "intermédiaires", c'est-à-dire les régions n'ayant pas les meilleures terres, ni les plus gros Dpu, et ayant simultanément des revenus sensiblement inférieurs aux régions céréalières les plus riches (voir la carte des zones intermédiaires, document de travail 19/03/09). Si ce n'était pas le cas, les fermes de ces régions "intermédiaires", en grandes cultures ou en polyculture-élevage se retrouveraient avec des revenus insuffisants, notablement décrochés de ceux de leurs collègues spécialisés des régions les plus favorisées et ce, pour une durée aussi longue que celle de ce système Dpu».

Redistribuer autrement

La Confédération paysanne, propose de redistribuer 514 millions d’euros aux 50 premiers ha de toutes les fermes produisant des céréales (systèmes d’élevage compris) dans les régions « intermédiaires » ce qui permet de revaloriser leurs Dpu de l'ordre de 60 à 80 €/ha. Notons que dans des régions de fort potentiel de production, aux conditions pédoclimatiques favorables, et où les Dpu sont cependant en moyenne les plus élevés, les plus forts revenus sont obtenus dans des exploitations de surfaces élevées ; il existe une relative économie d’échelle entre 80 et 150ha puis au-delà. Compte tenu de la nécessité de maintenir un revenu sur les plus petites fermes de ces régions, il est possible d’envisager une augmentation moindre des Dpu sur les 50 premiers hectares des zones riches.

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