Des milliers d'agriculteurs du nord bassin parisien ont manifesté

La manifestation des agriculteurs du nord bassin parisien. (© Terre-net Média)

Trois mille pour les uns, quatre mille pour les autres, parfois cinq mille…. Les agriculteurs étaient dans tous les cas plus nombreux qu’attendus à avoir répondu à l’appel à manifester ce mercredi 25 mars au Champ de Mars contre le plan Barnier. Il est vrai que la météo était plus propice à descendre sur Paris que d’aller dans les champs !

Les douze fédérations Frsea et JA Nord s’étaient donc données rendez-vous au pied de la Tour Eiffel. Ils représentaient les agriculteurs du nord bassin parisien, région la plus productive de France. Les banderoles donnaient le ton à cette manifestation à la fois « bon vivant » mais de révolte contre « la brutalité du plan Barnier présenté il y a un mois à la profession ».

Thibault Olivier , président JA nord demande que les mesures d’accompagnement attendues au plan Barnier favorisent la contractualisation, instaurent une aide de 200€ pour relancer les cultures de protéagineux et surtout limitent à 20% les prélèvements opérés (1^er pilier et modulation).

Des divergences régionales et nationales

Lors des discours des différents présidents des Frdsea, il apparaît des divergences sur les revendications exposées mêmes si elles sont axées autour des taux de prélèvements opérés sur les aides et surtout si elles sont liées à l’usage qui est fait de l’article 63. Cet article permet de ponctionner une partie des 25% d’aides encore couplées assises sur des références historiques. Michel Masson, vice-président de la Fnsea aurait carrément préféré son retrait, sa préférence se portant davantage sur un écrêtage des aides.

Les présidents des Frsea souhaitent aussi un meilleur retour des prélèvements en ouvrant entre autre le second pilier à tous les agriculteurs.

Une manifestation très politique (© Terre-net Média)

Le défilé des agriculteurs parti du Champ de mars s’est rendu dans un premier temps de l’autre coté de la Seine, à quelques mètres de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture où se tenaient les premières assises nationales des chambres d’agriculture qui rassemblaient l’ensemble des présidents des chambres départementales. Michel Barnier, « ministre de l’Agriculture à plein temps jusqu’en mai », y était attendu à 11h30 pour répondre aux critiques émises contre son plan. Mais aussi pour réaffirmer ses orientations en matière politique agricole et pour rappeler son influence auprès du conseil européen des ministres de l’Agriculture et de la Commission européenne (sous la présidence française en particulier).

Les présidents de chambre allaient consacraient ensuite leur après-midi à prendre une position commune sur les aménagements à apporter au plan Barnier (voir papier à paraître dans les prochaines heures).

Vers 11 heures, c’est sous coups de sifflet, des slogans et parfois sous des noms d’oiseaux que le défilé d’agriculteurs s’est dirigé vers les Invalides où des députés les attendaient.

Cette manifestation avait un parfum de dissidence car aucun responsable national de la Fnsea et de JA était présent. Les désaccords sur le bilan de santé à mettre en oeuvre au sein du syndicalisme majoritaire laissent augurer un climat de tension la semaine prochaine lors du congrès de la Fnsea à Poitiers les 31 mars , 1^er et 2 avril prochains.