![]() Près de 10.000 hectares d'orge sont cultivés. (© DR) |
Les « Pro » mal caractérisés, Rsh déterminant
Le premier exposé évoquait notamment la difficulté d’estimer précisément la valeur fertilisante des produits résiduaires organiques, dits « Pro », c’est-à-dire les composts de fumiers, de déchets verts, les vinasses, les fientes ou encore les boues urbaines. « La proportion d’azote comme ses formes organiques diffèrent largement entre les Pro et même au sein d’une même filière de production, en relation avec leur origine, leur nature, les procédés de traitement et de stockage, indique Alain Bouthier, d’Arvalis-Institut du végétal. Il est donc nécessaire de mieux caractériser ces produits, mais aussi de mieux connaître les dynamiques de minéralisation et les effets à long terme des apports de Pro, mais aussi les conditions de compostage puisque les techniques utilisées à la ferme ou sur les plateformes industrielles ne sont pas les mêmes. On a aussi besoin d’acquérir des références régionales car les effets varient selon les conditions climatiques et les sols. »
En plus d’être plus variables et complexes que les engrais minéraux, les engrais organiques (Pro dont la teneur en azote total est supérieure à 3% de leur matière sèche) coûtent de plus en plus chers. « C’est pourquoi je conseille aux agriculteurs bio de relever le Rsh (reliquat sortie hiver) car s’il est élevé, ils peuvent réduire, voire se passer d’engrais organiques, souligne Blaise Leclerc, de l’Itab. En cultures conventionnelles, les exploitants le font systématiquement pour mieux doser leurs apports. C’est dommage de s’en passer en bio car le coût de l’analyse est beaucoup moins élevé que celui des engrais donc on s’y retrouve. »
Un premier outil pour le blé tendre
![]() Avec un peu plus de 29.000 hectares, le blé arrive en tête des grandes cultures biologiques. (© Terre-net Média) |
Un premier outil intéressant mais encore perfectible puisqu’il ne différencie par exemple pas les quatre types d’engrais utilisés, et qu'il nécessiterait d'être testé sur un plus grand nombre d’essais avec notamment des situations pédoclimatiques différentes.
Quelles perspectives ?
« L’avenir des grandes cultures bio va passer par la mise en œuvre de plusieurs leviers : l’optimisation de la succession des cultures (avec notamment l’utilisation de légumineuses), la meilleure connaissance et utilisation des engrais verts, mais aussi le complément par des engrais organiques, estime Eric Justes de l’Inra Agir Toulouse. Il y a de grosses marges de progrès, mais il faut investir en terme de recherche. »