![]() Jean-Luc Poulain de la Chambre d’agriculture de l’Oise a ouvert la journée en rappelant les nécessités de jongler entre besoins croissants de productivité agricole et d’urbanisation. (© LG, Terre-net Média) |
Hubert Boizard, de l’Inra de Mons-Laon, a ainsi présenté le projet Dst qui évalue les risques de tassements à l’échelle du territoire et la capacité des systèmes à y faire face.
Des études sont en cours pour mesurer l’intensité des tassements, leurs impacts sur les rendements et l’environnement. Les chercheurs tentent en effet d’associer des modèles biophysiques et économiques pour mieux appréhender l’impact de la détérioration du sol sur le fonctionnement économique des exploitations agricoles.
Ce projet est réalisé avec la collaboration de plusieurs équipes de recherches dont l’Inra, Arvalis, l’Itb et l’Onf. L’objectif est de mettre en place des outils et des méthodes afin de pouvoir donner aux agriculteurs des moyens pour prévenir la détérioration du sol.
L'intégrale provoquerait plus de tassements que le conventionnel
Le suivi du tassement du sol au cours d’une récolte de betteraves sucrières a été réalisé. Les résultats présentés par Christian Dersigny, agronome à la Chambre d’agriculture de l’Oise, comparaient l’impact sur le sol d’un équipement conventionnel (arracheuse + tracteurs avec bennes) et d’une « intégrale ». L’intégrale provoquerait ainsi, contrairement aux a priori, un tassement égal, voire supérieur, à un équipement conventionnel. Cet équipement affecterait 100% voire 120% de la surface de la parcelle (avec recoupement) contre seulement 80% dans le cas d’un équipement conventionnel. Le chercheur ne s’est pas prononcé davantage sur ces résultats, le suivi de l’état du sol au cours de la rotation suivante (blé) étant encore en cours.
D’autre part, des méthodes géoélectriques sont en cours de développement. Elles devraient permettre de localiser les zones à risques en ciblant les endroits tassés à partir de la mesure de la résistivité sur les premiers 30 centimètres de sol. L’objectif est de construire des cartes nationales de vigilance.
Le changement climatique à sa part de responsabilité
Le changement climatique a également souvent été abordé comme étant responsable d’une modification de la structure du sol (fissuration). Ces aspects, ainsi que l’activité biologique des sols n’ont cependant pas été traités lors de cette journée.
Les chercheurs ont par ailleurs déploré « la faible quantité de projet de recherche concernant le sol, ainsi que le manque de travaux réalisés sur l’impact du système racinaire sur la structure du sol ».
Un colloque « très intéressant » somme toute, comme le soulignait Olivier Ancelin de la Chambre d’agriculture de la Somme, qui n’a pourtant fait qu’ouvrir la porte sur un sujet encore si peu exploré.