«Personne ne peut être surpris : depuis deux ans, mon travail a été d'encourager un nouveau modèle agricole durable pour redonner une double légitimité à la Pac. Au sein du monde agricole d'abord, grâce à une meilleure répartition des aides, mais aussi vis-à-vis de la société», affirme M. Barnier.
L'annonce en février par M. Barnier d'un rééquilibrage des aides européennes au profit de filières en difficultés comme l'élevage, au détriment des céréaliers, a suscité un fort mécontentement de ces derniers, jusque-là principaux bénéficiaires de la Pac. Près d'1,4 milliard d'euros d'aides européennes vont ainsi être redistribués à partir de 2010.
Le ministre explique avoir «tenu compte du marché»,
![]() M. Barnier rappelle que le revenu d'un céréalier est en moyenne trois fois supérieur à celui d'un éleveur bovin. (© Terre-net Média) |
Un plan brutal
Les céréaliers, dont plusieurs milliers ont manifesté la semaine dernière à Paris, ont notamment dénoncé la «brutalité» de ce plan et demandé sa mise en place progressive, ce qu'ont refusé les éleveurs faisant valoir l'urgence de leur situation.
Pour calmer ces tensions, le gouvernement a annoncé lundi une enveloppe de 170 millions d'euros supplémentaires pour venir en aide aux céréaliers concernés par le plan de redistribution des aides de la PAC. «Nous avons entendu entendu les inquiétudes des céréaliers, et nous avons travaillé à un plan d'accompagnement pour que la marche à franchir soit moins haute que prévu», affirme M. Barnier. L'enveloppe qui vient d'être accordée aux céréaliers intervient au moment où s'ouvre le congrès du principal syndicat des agriculteurs, la Fnsea, en proie à de fortes dissensions internes entre céréaliers et éleveurs.