Zoom sur l’ennemi n° 1 du blé


Bayer a organisé un colloque sur la septoriose
mardi à Paris. (© Terre-net Média)
Sur la campagne 2008, la perte de rendement moyenne, a été estimée à 28,5 quintaux/hectare soit 31 %. Mais la nuisibilité varie sensiblement selon les régions. Sur les 61 essais effectués par Bayer, les pertes sont par exemple moindres dans l’Est (16,3 qx/ha soit 18 %) et dans le Sud Est (14,5 qx/ha soit 21 %), mais en revanche beaucoup plus fortes dans l’Ouest où elles atteignent 42,6 qx/ha, soit 43 %.

Cette campagne a été particulièrement touchée puisque, d’après Arvalis-Institut du végétal la perte moyenne était de 24,2 qx/ha en 2007, de 14,4 qx/ha en 2006, 16,1 de qx/ha en 2005 et 11,5 qx/ha en 2004. « Sur les dix dernières années la moyenne est de 17qx/ha, résume Gilles Couleaud, ingénieur chez Arvalis. Le climat est un des principaux facteurs puisque de fortes pluviométries en avril et mai favorisent le développement de la maladie. »

Deux espèces, deux formes


Des nécroses apparaissent
sur les feuilles. (© Terre-net Média)
Des années 40 aux années 80, l’espèce dominante était la  Septoria Nodurum, mais elle a aujourd’hui pratiquement disparu au profit de la Septoria Tritici. « Ce changement pourrait être dû à l’évolution du gaz de type soufre dans l’atmosphère, précise Frédéric Suffert, ingénieur de recherche à l’Inra. Mais il y a aussi eu tellement d’évolutions dans les pratiques culturales sur la même période que l’explication reste assez floue. Il y a une corrélation mais le lien de cause à effet n’a pas été établi. »

Caractérisée par une très longue période de latence (de trois à quatre semaines), la maladie se développe sous deux formes :
- La forme parfaite, dite Mycospharella graminicola dont la reproduction sexuée se fait via les ascospores (spores sexués), principalement pendant l’automne et l’hiver. Ils sont dispersés par le vent et infestent les jeunes semis de blé.
- la forme imparfaite, dite Septoria Tritici, dont la reproduction végétative se fait via les pycnidiospores (spores asexués) à partir de la montaison, c’est-à-dire du printemps. Leur dissémination est favorisée par l’humidité : pluie ou rosée. Les éclaboussures projettent les pycnospores sur les autres feuilles et/ou sur les plantes voisines.

Les symptômes ? Des nécroses sur les feuilles. De formes arrondies ou ovales, les tâches passent du vert clair au jaunâtre puis au brun, et elles donnent naissance à des petits points noirs (pycnides) desquels s’échappent des cirrhes blancs en présence d’humidité. Les feuilles meurent et se dessèchent.

Besoin de recherches

Si la maladie est bien identifiée, l’origine de l’inoculum primaire et le début de l’épidémie sont encore mal connus. Le développement de résistances aux fongicides, sur lequel nous reviendrons aussi plus en détails dans un article, complique en plus les traitements contre cette maladie. « La septoriose est la partie visible de l’iceberg mais c’est une maladie complexe et diversifiée avec une population structurée, résume Thierry Gestat, chef de marché fongicides chez Bayer CropScience. Pour mieux lutter contre la septoriose, il faut mieux la connaître. C’est pourquoi il faut poursuivre les recherches. »

Pour en savoir plus, lire aussi  Efficacité et limites des pratiques culturales

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