![]() Un système original pour un pays hors du commun. (© DR) |
Terre-net Média : Comment se passe la gestion des terres agricoles et de la production ?
Luis Karsdorf : La société loue des champs, produit et commercialise sa production. Elle souhaite maintenir autant que possible une tertiarisation complète selon l’organisation suivante :
- les agriculteurs louent leurs terres à la société, ce qui leur assure un revenu. Les conditions de location sont très diverses et vont d’un partage de la propriété au simple paiement d'un loyer fixe par la société à l'agriculteur, sans assumer aucun risque.
- Tous les travaux agricoles tels que la pulvérisation et la récolte sont effectués par des fournisseurs ou prestataires de services spécifiques (Ce type d'entreprise est très courant en Argentine. Nous avons réussi à le diffuser aux autres pays.) ou par les agricultueurs. Ces derniers, en plus de louer leur champ et d'y habiter, utilisent leurs machines pour réaliser ces travaux, en tant que prestataires de services, ce qui leur procure une seconde entrée d'argent (des revenus par location et par prestation de services).
- Nous n'avons pas de dépôts importants de matières premières, ni d’ensilage puisque tout le système fonctionne en flux tendus entre fournisseurs et clients. Nous avons en effet développé un réseau de divers partenariats dans chaque région qui nous assure la réussite des objectifs planifiés.
T-n.M.: Comment s'effectue le choix des productions ?
L.K. : Le plan de semis dépend de chaque région. Il doit être conforme à la rotation et optimiser la marge pour la campagne. Un panel varié permet de diversifier les cultures en diminuant significativement le risque agricole.
![]() Quand les pays en développement donnent des leçons sur l'environnement. (© DR) |
L.K. : Les semis directs tout d'abord, sont utilisés dans l'optique de conserver une bonne structure des sols, d'accumuler de l'eau et de les préserver de l'érosion en augmentant leur productivité.
Les rotations des cultures ont pour effet de rompre les cycles des ravageurs, en alternant par exemple graminées et oléagineuses. Elles permettent aussi d'engendrer et de maintenir une couverture des sols.
La double culture est une technique possible dans nos latitudes où les conditions de température et d'humidité permettent de semer une culture d'hiver et une d'été dans la même année.
T-n-M.: Comment s'effectue la commercialisation de la production ?
L.K. : La commercialisation de la production se réalise en utilisant tous les outils qu’offrent les marchés, de la vente directe à l'exportation. Le défi est non seulement dans le prix mais au niveau de la logistique nécessaire mise en place au moment d’une récolte.
T-n.M.: Vers quoi tend El Tejar ?
L.K. : Notre objectif de durabilité n'est pas seulement économique mais aussi écologique et social. Par cela il est aussi important de mentionner le concept de la multilocalité. Bien que nous soyons régionaux - globaux notre désir est d'être locaux dans chaque communauté où nous travaillons. Par conséquent, les équipes sont locales, les prêteurs de service également. L'entreprise est insérée fortement au niveau des communautés en s'appuyant et intégrant les initiatives locales. El Tejar ne croît pas si le réseau ne croît pas, c’est un cycle. Tous les membres du réseau doivent tirer des bénéfices de ce système. La motivation est indispensable. Les résultats n’arrivent que si les gens sont motivés. C’est ce que nous visons.