Les réponses du gouvernement aux revendications

Il a fallu attendre le dernier jour du congrès de la Fnsea pour connaître quels sont les projets législatifs et réglementaires du gouvernement pour les prochains mois. Mais aussi les réponses aux attentes des délégués de la Fnsea réunis à Poitiers sur les questions portant sur la politique intérieure.


François Fillon, premier ministre, à Poitiers
(© Terre-net Média)
Tout d’abord, selon le Premier ministre François Fillon, le bilan de santé de la Pac et les 300 millions d’euros d’économies que le gouvernement renonce à faire pour soutenir le bilan de santé « fait partie du plan de relance du gouvernement qui met l’accent sur les investissements ». Au même titre que « les 30 millions d’euros débloqués pour investir dans des équipements de production, d’énergie renouvelable et dans des dispositifs d’économies d’énergie ».

La loi de modernisation pour l’agriculture et l’agroalimentaire annoncée par le gouvernement suscite de nombreuses attentes aussi bien de la part de la Fnsea (lire « Etre unis pour préparer une Pac en 2013 avec un budget à la hauteur des ambitions » (J.-M. Lemétayer) ) que de celle de JA (William Villeneuve, invité à faire un discours, l’a encore rappelé jeudi).

A Poitiers, François Fillon a tenté de répondre à quelques unes d’entre elles. La prochaine loi pourrait ainsi donner les moyens de renforcer l’organisation économique et la contractualisation entre agriculteurs et acheteurs. « Le cadre interprofessionnel peut nous aider car c’est là que les familles professionnelles peuvent réfléchir au suivi des marchés, aux attentes des consommateurs et c’est là que doivent structurer leurs relations », a expliqué le Premier ministre.

François Fillon a par ailleurs assuré que les pouvoirs publics apporteront « l’appui nécessaire aux travaux menés par l’Observatoire des prix et son comité de pilotage mis en place ». Et s'il est trop tôt pour évaluer les effets de la loi de modernisation de l’économie, Luc Chatel recevra prochainement les responsables de la Fnsea « pour faire le point sur la manière dont se sont passé les négociations de ce début d’année et sur leurs impacts en termes de prix ». Impatiente et curieuse d’en connaître les résultats, La Fnsea a fait savoir pour sa part que « les agriculteurs et les consommateurs en ont assez d’être les dindons d'une farce qui n’a que trop duré ».

Convaincu que la vitalité des territoires repose sur un renouvellement important des générations, le Premier ministre compte sur le succès du plan de professionnalisation personnalisé (Ppp) récemment mis en place pour porter à 10.000 par an le nombre de jeunes agriculteurs. Vis à vis des retraités, François Fillon a assuré que l’augmentation des petites pensions de retraite portera sur l’ensemble de l’année 2009 même si le décret qui fixera les modalités de leurs revalorisations, ne sera publié que dans quelques semaines. Ce décret sera en effet applicable rétroactivement à partir du 1er janvier dernier.

 Les demandes de la Fnsea sans réponse

Jean-Michel Lemétayer regrette que François Fillon, Premier ministre, n'ait pas apporté de réponse au souhait émis par la Fnsea de ne pas être représentée dans les négociations sociales au même titre que le Medef, l’Artisanat et la Cgpme. « Que la Fnsea ne soit pas un partenaire actif de la réforme de la formation professionnels  me laisse un goût amer », a déploré Jean-Michel Lemétayer. Pas de commentaire non plus du ministre au souhait émis par le président de la Fnsea de préserver la spécificité de l’enseignement agricole.


Exemple de distorsion: des fraises produites moins chères en Allemagne qu'en France grâce à des saisonniers polonais faiblement rémunérés.           (© Terre-net Média)

 

 

 

 

 

 

 

La venue de François Fillon a aussi été l’occasion de rappeler que les agriculteurs français, soucieux de réduire leurs charges, étaient sans moyen pour faire face aux distorsions de concurrence générées par les politiques sociales de certains pays membres. Par exemple, les Polonais employés en Allemagne sont payés à des niveaux de salaires équivalents à ceux en vigueur dans leur pays d’origine!

Enfin, aucune réponse concrète n’a été apportée sur les Ogm et la perte de vitesse de la recherche française mentionnée par la Fnsea.

Quant aux futurs montants de ces petits retraites, Jean-Michel Lemétayer a rappelé au ministre le projet du gouvernement de les porter au minimum à 75% du Smic pour une carrière complète. Or les 116 millions d’euros pour 2009 et les 155 millions d’euros en 2010 budgétisés par le gouvernement pour revaloriser ces petites pensions ne seront pas suffisants pour obtenir satisfaction. De plus , les critères restrictifs émis pour profiter de cette revalorisation limiteront le nombre de bénéficiaires.

Toujours à Poitiers, le Premier ministre s’est félicité que l’agriculture française soit « en train de faire la démonstration qu’il n’y a pas d’antinomie entre la performance économique et le respect de l’environnement » et, « en s’engageant dans le Grenelle de l’environnement, le monde agricole a prouvé son audace et sa responsabilité ».

Sur le Grenelle, ces propos ministériels n’ont pas, là encore, levé les inquiétudes de Jean-Michel Lemétayer. Si les agriculteurs ont accepté d’y participer, il ne faut pas que son entrée en application les pénalise. « Tout produit de traitement utilisable dans l’UE doit l’être en France. N’ajoutons pas des contraintes environnementales à tout va. » Et si les objectifs du gouvernement de développer les biocarburants sont confirmés, le syndicat majoritaire a demandé un peu plus de lisibilité sur leurs taxations. Elle souhaite « une formule qui prend en compte tous les éléments composant son coût ».

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