![]() Plus de 560.000 questionnaires ont été adressés aux agriculteurs. (© Terre-net Média) |
Or, la population agricole représente 1,4 million d'actifs, dont 700.000 chefs d'exploitation - et même deux fois plus en intégrant les retraités. Une étude limitée à 6.000 personnes en 1995 dans le département du Calvados avait montré que le risque général de contracter un cancer en milieu rural était moindre qu'en milieu urbain, notamment pour les affections du poumons, de l'oesophage et de la vessie, a rappelé le Pr Gauduchon. «Mais un certain nombre de tumeurs pourraient se trouver en excès limité en milieu agricole», a-t-il poursuivi en citant la prostate, les cancers du sang et les lymphomes non hodgkinien. «Il existe un risque limité mais confirmé.»
Pour Agrican, plus de 560.000 questionnaires ont été adressés aux agriculteurs, dont 182.000 ont été retournés aux chercheurs. «Cette large cohorte doit permettre d'identifier les expositions, l'incidence de certains cancers, les causes de décès mais aussi d'apporter des arguments scientifiques pour juger du caractère professionnel de certains cancers», a ajouté le scientifique. «Quand on exclut le tabagisme comme facteur de risque, seuls 14% des cancers peuvent être attribués à une cause précise, et 86% restent inexpliqués», rappelle le Pr Gauduchon, qui s'exprimait dans le cadre d'une audition publique à l'Assemblée nationale sur Les effets des pesticides sur la santé humaine.
L'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques rendra son rapport sur le sujet à l'automne prochain.