![]() Une attaque de sclérotinia sur feuille. (© Cetiom) |
Les premières préconisations de la note nationale ont pour objectif d’agir sur l’inoculum de la parcelle, et ainsi de limiter le risque d’attaque.
Le premier conseil porte sur la rotation des cultures, qui doit faire appel à des espèces « peu sensibles en situations à risques ». « La maîtrise des adventices dicotylédones sensibles au sclérotinia doit être conduite dans les cultures non hôtes, essentiellement des céréales », précise aussi la note.
Il est également conseillé l’utilisation d'un agent fongique de lutte biologique, le Coniothyrium minitans, dont le nom commercial est le Contans (►voir encadré). Celui-ci permet de réduire le potentiel infectieux de la parcelle, selon les auteurs.
Les conseils suivants portent sur le raisonnement de la lutte fongicide. Il s’agit en premier lieu d'appliquer un traitement qu’en fonction « d’un risque sclérotinia avéré ». Pour le mesurer, des outils peuvent être utilisés.
........Avis d’expert sur le Contans....... Anette Penaud, Cetiom: «Une technique qui peut donner de bons résultats» « Cela fait deux ou trois ans que le Contans figure dans les notes nationales ; il est actuellement développer de manière plus importante sur les cultures légumières, mais commence à se développer aussi en grandes cultures. C’est une technique qui peut donner de bons résultats pour diminuer la pression maladie, mais qui ne peut pas remplacer un traitement fongicide. Il faut jouer sur la complémentation des deux, le Contans pouvant parfois même améliorer l’efficacité du fongicide. Le plus efficace est d’appliquer le Contans au moment du semis. Lors de la floraison, stade où le risque de sclérotinia est le plus fort, nous préconisons alors un traitement fongicide, si nécessaire. Pour connaître le niveau de risque d’une parcelle, les agriculteurs peuvent s’entourer des conseils des techniciens et s’appuyer sur les bulletins d’avertissement « Vigiculture ». Edités chaque semaine, ils reprennent l’analyse des risques sclérotinia. Enfin, le Contans peut aussi être utilisé en cas de cultures très attaquées, si par exemple le positionnement du fongicide n’a pas été optimal. Il est alors utilisé comme une « solution de secours », les produits fongicides classiques n’ayant aucune action curative. Il s’agit de traiter avec le Contans les chaumes restées au sol, qui sont fortement contaminées par les sclérotes. Cela permet de limiter le potentiel infectieux pour la récolte de l’année suivante.» Le Contans, qui est un produit vivant, doit être conservé au frais, en chambre froide ou au réfrigérateur (environ 4-5°C) |
En cas de traitement fongicide contre le sclérotinia, celui-ci doit être positionné « à partir de la chute des premiers pétales, période d'apparition des premières siliques sur plus de 50% des plantes ». Point important, « la protection fongicide n'est jamais curative » précise la note. « Les doubles applications ne sont que très rarement rentabilisées (moins de 5% des situations en année favorable à la maladie) ». Il est aussi conseillé de traiter séparément les parcelles les plus précoces de celles, plus tardives, qui ne sont pas encore au stade sensible. Enfin, toujours dans le but de raisonner la lutte fongicide, la note préconise l’alternance des matières actives des fongicides.
Plus aucune résistance avérée avec les nouveaux produits
Concernant le suivi des résistances par le Réseau de surveillance national conduit par les trois organismes, il ressort « qu’aucun des 183 sites prospectés n'a montré la présence de résistance avérée, sur plus de 2000 souches (sclérote ou partie de sclérote) testées vis-à-vis des carboxamides et plus de 1000 souches testées vis-à-vis des IDMs et des strobilurines ».
« Ceci est dû au fait que tous les produits qui faisaient l’objet de résistances ne sont aujourd’hui plus commercialisés, précise Anette Penaud. Les produits actuellement à l’étude sont récents mais les risques d’apparition de résistance demeurent. Le boscalid notamment est le produit majoritairement utilisé contre le sclérotinia, mais seulement depuis deux ans. Il est " uni-cible", donc plus fragile par rapport à l’apparition d’une résistance. »
►Pour consulter la note nationale complète, cliquez ici.