Bien positionner le traitement fongicide

La plus faible pression du sclérotinia sur colza en 2008 ne doit pas faire retomber la vigilance pour cette année. L’année 2007, où une multitude d’impasses pas toujours bien raisonnées avaient conduit à des rendements catastrophiques, avait beaucoup fait parler d’elle.

La variable la plus importante et qui reflète l’évolution de la maladie est la météo dans les 20 à 30 jours qui suivent le début de la floraison.

  • Rappel sur le cycle du champignon

Les apothécies libèrent des spores dans l’atmosphère qui peuvent être diffusés sur plusieurs kilomètres par l’intermédiaire des vents. Quand ces spores ont atteint les pétales, ceux-ci peuvent contaminer les tiges de colza à l’aisselle d’une feuille lors de leur chute.

Pour qu’il y ait contamination, les conditions météo doivent respecter des critères bien importants. Tout d’abord, il est utile qu’il y ait une présence d’eau libre afin de faciliter le collage des pétales sur les feuilles lors de la défloraison. Il faut savoir qu’une seule ascospore sur un pétale suffit à engendrer une infection.

Dans un deuxième temps, lorsque le pétale est en contact avec une feuille, la germination de l’ascospore s’effectue en 3 heures à 20°C en conditions d’humidité saturante (+ de 90% d’hygrométrie). Au bout de trois jours, la totalité des cellules du pétale sont nécrosées. Quelques jours plus tard, une tache de pourriture apparaît sous le pétale. Les températures influencent fortement la rapidité de l’évolution des symptômes puisqu’à 20° C, ils apparaissent en 60 heures et à 10°C, en 120 heures.

La météo post-contaminante peut jouer un rôle sur l’évolution des symptômes. Un temps sec peut limiter la progression du champignon mais si cet intermède ne dure pas plus d’une semaine, le champignon reprend sa progression.

  • Stade optimal de traitement

Le stade optimum de traitement, est le stade G1 dit « chute des pétales » ou « 10 premières siliques formées de moins de 2 cm ». Il est vrai que le repère visuel n’est pas très facile. Mais ce stade peut être calculé assez facilement à partir du stade début floraison (1ères fleurs ouvertes : voir photo) en cumulant 100°C base zéro à partir de cette date.

Le stade début floraison correspond à 50% des tiges ayant au moins 1 fleur ouverte. La parcelle est plus verte que jaune.


Stade début floraison - 0°C cumulé (© Terre-net Média)


Stade début Floraison - +15°C cumulé
(© Terre-net Média)


Stade début Floraison - +200°C cumulé
Stade de traitement dépassé
(© Terre-net Média)

Un retard de 5 jours dans la date de l’intervention peut entrainer une chute d’efficacité de plus de 50% alors sur une exploitation ayant plusieurs variétés de précocités différentes, toutes les parcelles ne devront pas être traitées le même jour.

  • Le choix de la famille chimique

En faisant le choix d’une seule matière-active pour traiter, on prend le risque de favoriser la sélection de la résistance. A quelques quintaux près, tous les produits sont sur les mêmes niveaux, mais en situation à fort risque (kit pétales>60% et météo humide et chaude pendant la floraison), le prothiocanazole et boscalid seront des valeurs sûres.

En situation où la pression est plus faible, une triazole (tébuconazole ou metconazole) ou une strobilurine (azoxystrobine) présentent un bon niveau d’efficacité.

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