Plus d'agronomie et moins d'intrants

Plus d'agronomie et moins d'intrants


Les frères Godineau "fabriquent" même leur propre machine
(© LG, Terre-net Média)

Terre-net Média : Quelles particularités présente l’assolement que vous avez mis en place ?
Tony Godineau : Nous avons développé un assolement type avec une rotation blé-maïs qui nous permet d’alterner culture de printemps et culture d’hiver. Cette alternance évite le développement de champignons pathogènes ce qui permet de diminuer les quantités de fongicides que nous utilisons.
La pression en mauvaises herbes est également nettement diminuée par la rotation et le travail de labour. La succession blé-maïs assure en effet un labour en conditions sèches et évite la compaction.
Les mottes formées sont éclatées par le climat. De plus, pour le semis suivant de maïs, la préparation consiste à réaliser simplement un passage de herse.
Le sol étant prêt, nous pouvons semer plus tôt, pratiquant ainsi la méthode de l’esquive. Cette dernière permet de diminuer les risques de sensibilité au stress hydrique. A lire : L'esquive technique ou comment décaler le cycle du maïs pour anticiper les périodes de stress hydrique, en cliquant ICI.
Dans l’autre sens, du fait d’avoir planté le maïs plus tôt, nous pouvons le récolter plus tôt. Par conséquent, il est possible de planter un mulch entre les deux cultures.
Nous tentons également d’introduire la luzerne sur des sols moins profonds en association avec le tournesol. Dans le cas de ces cultures, le labour montre tout son intérêt étant donné qu’il diminue considérablement la pression des adventices. Il est une sécurité et assure un enherbement réduit dans le cas de ces deux cultures où les solutions de désherbage sont très limitées.
José Godineau : Je dois ajouter également qu’environ 80% de l’exploitation est drainée, ce qui nous permet au final de rentrer dans nos champs quand on veut.

En technique aussi, ils assurent

En plus d'être efficaces agronomiquement, les frères Godineau sont équipés des dernières innovations.
A lire à se propos : La technique au service de l'agronomie, en cliquant ICI.

TNM : Avez-vous prévu de vous diversifier vers l’élevage ?
T.G. :
Non, mais en revanche, nous échangeons avec un voisin nos pailles contre son fumier de volaille. Nous achètons également du fumier à un éleveur de porcs du coin ainsi qu’à d’autres élevages avicoles. Il y a également une champignonnière vers Saumur, dont les déchets peuvent être utilisés comme effluents. Au total, grâce à ces effluents nous n’apportons que 20 unités de phosphate sur le blé, soit un an sur deux, ce qui est dérisoire. Nous ne réalisons donc au final que des apports d’azote après avoir établi des analyses des reliquats.

TNM : Pensez-vous vous convertir en agriculture biologique ?
T.G :
Concernant l’agriculture biologique, je ne pense pas que faire abstraction de tous les produits phytosanitaires soit une solution. C’est comme les médicaments, utilisés raisonnablement certains sont utiles.


Les frères Godineau, ou une autre façon d'être céréalier.
(© LG, Terre-net Média)
TNM : Les ogm sont-ils une perspective que vous envisagez ?
T.G :
Selon moi les Ogm sont une réponse à une impasse technique. J’ai certains amis dans d’autres régions qui y sont favorables, mais pour ma part je n’envisage pas cette solution à l’avenir. Je n’ai pas envie d’être dépendant de quelles firmes que ce soit.

TNM : Quelle est la prochaine étape sur votre exploitation ?
T.G. : La prochaine étape pour nous est la technique du strip till que nous allons tester sur sols fragiles. Technique d’origine américaine, elle consiste à ne travailler que la zone où le maïs va être semé, et à former un billon, de telle sorte que ce billon se réchauffe plus vite et se ressuie plus vite.
Cette configuration permet de semer entre les lignes de semis des bandes enherbées et de laisser les billons nus. L’enherbement devrait permettre de mieux gérer la pression des adventices pour diminuer encore les quantités d’herbicide utilisées.
De plus nous sommes au top niveau équipement, ce qui nous permet de réaliser des économies d’engrais et de produit phytosanitaires. Selon moi, il est plus intéressant de se suréquiper pour réaliser une meilleure gestion des produits phytosanitaires. Je pense qu’après c’est une démarche de réflexion et de curiosité que doit entreprendre chaque agriculteur pour adapter son exploitation. Il faut se donner les moyens, c’est plus difficile et plus contraignant, mais c’est aussi plus stimulant et surtout nous sommes moins dépendants de l’agrochimie. Il y a pleins de façon d’être céréaliers, nous avons choisi la façon la moins facile, mais la plus aboutie.

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