Un 15ème congrès inscrit dans «la rupture d’un système économique libéral en crise»

Action symbolique : le vote d'une motion avec des bouteilles de lait en guise de bulletin de vote (© D.R.)

 Nos idées qui paraissaient ringardes et passéistes sont désormais au goût du jour » souligne Régis Hochart, porte parole de la Confédération paysanne sur le départ, après 4 ans de mandat passé à cette fonction. Le 15e congrès du syndicat de Bagnolet qui s’est tenu depuis le 28 avril à Saint Etienne s’inscrit « dans un contexte de rupture d’un système économique libéral en crise » que le syndicat souhaite exploiter pour faire entendre et partager ses idées défendues depuis 30 ans. « Le modèle de croissance perpétuelle est dépassé » affirme Régis Hochart. Il faut développer, selon lui, « une agriculture qui revient à ses fondamentaux », à savoir : la valorisation du travail, le revenu, la production alimentaire, ou encore la régulation.

Fidèle à ses idées

Le rapport d’orientation voté le 28 avril, qui expose le projet du syndicat pour les 2 prochaines années, comprend un ensemble de propositions fiscales, sociales et économiques visant justement à favoriser l’emploi et le développement d’une agriculture paysanne. Et ce, au détriment de la course à l’investissement, soutenue par des dispositifs fiscaux, par ailleurs destructrice d’emploi comme le laisse entendre le syndicat. Ce rapport d’orientation reprend en fait les idées auxquelles la Confédération paysanne est fidèle, comme par exemple une répartition juste de la valeur ajoutée entre la production agricole et la distribution. Une répartition qui ne peut, selon le syndicat, qu’être assurée par voie législative ou réglementaire. « Je ne vois pas comment l’industrie alimentaire serait sinon vertueuse » fait remarqué Régis Hochart. Parmi les autres idées majeures, une régulation et une maitrise réaffirmée de la production agricole.

La Confédération paysanne refuse la logique de contractualisation revendiquée par d’autres syndicats. C’est pour cette raison que les représentants départementaux du syndicat de Bagnolet ont voté avec des litres de lait en guise de bulletin de vote une motion en faveur d’une nouvelle politique laitière assise entre autres sur une baisse de la production de lait, le maintien des quotas, la suppression des restitutions à l’export, etc….

Les bulletins dépouillés (autrement dit les litres de lait) ont été envoyés à Marian Ficher Boêl sur palette par transporteur à Bruxelles, siège de la commission européenne.