![]() De gauche à droite, Bernard Péré, candidat sur la liste écologie pour la région Sud-0uest, François Bayrou, président du Modem, Luc Guyau, président de l'Apca, Alain Lamassoure et Stéphane Le Foll députés européens PS et Ump.(© Terre-net Média) |
Cet article fait suite à Les ambitions, les enjeux et les propositions pour la prochaine mandature (2009/2014) A lire aussi Le programme des neuf candidats agriculteurs aux élections européennes |
Voici certains de leurs propos. Mais auparavant il est important de souligner les positions consensuelles, à quelques nuances près - de rose, de bleu, de vert et d'orange - qui se dégagent autour de la nécessité de maintenir une Pac ambitieuse pour assurer la souveraineté alimentaire de l’Europe, maintenir un grand nombre de paysans ou encore lutter contre le réchauffement climatique et protéger l’environnement. L’agriculture est pour les quatre invités de Luc Guyau, un secteur économique à traiter à part dans les instances internationales (Omc, Ocde, Fmi).
- André Lamassoure, député européen sortant : « L’Ump signe les orientations de l’Apca. Dans la Pac, ce qui ne doit pas être changé, c’est la conception du modèle agricole français. Il doit même être maintenu dans le cadre d’une économie régulée.
Ce qui doit évoluer pour l’après 2010 et 2013, c’est de faire en sorte que l’agriculture soit davantage tournée vers la qualité, le respect de l’environnement et qu’elle soit compatible avec la politique énergétique à conduire et avec la réglementation en vigeur sur le bien- être animal. »
De plus en plus de pays, d’Europe Centrale se rallient à la défense du modèle « français », conscients des enjeux que représente l’agriculture pour la vie de leurs territoires, la Pologne en tête. - Stéphane Lefoll a d’emblée une vision mondialiste de la Politique agricole commune à conduire. « Il faut changer le modèle de production pour en ouvrir un différent à l’échelle de l’Union européenne, relever le défi alimentaire mondial des quarante prochaines années (c'est-à-dire la nécessité de nourrir 9 milliards d’individus d’ici 2050) et répondre à la question environnementale.
De gauche à droite, Alain Lamassoure
et Stéphane Le Foll députés européens
Ump et PS. (© Terre-net Média)
- Les marchés, tels qu’ils fonctionnent, ne peuvent le faire seuls, car il rendra la production agricole homogène. Il faut au contraire être capable de continuer à faire vivre la diversité agricole dans les prochaines années.
Aussi, la Pac de l’après 2013 doit être ambitieuse. La prime unique est une solution facile qui ne répondra pas aux défis agricoles et sociétaux à relever .» - « Préserver la Pac en la changeant avec pour ambition de nourrir le Monde », telle est la ligne directrice du programme électoral de Bernard Péré qui porte les couleurs d’Europe écologie dans la région du Sud-Ouest. Il défend « le droit des peuples ou des groupes de peuples à organiser leur autonomie alimentaire avec des aliments de qualité dans le cadre de circuits de commercialisation qui reposent sur la proximité » autrement dit, qui reposent sur «une relocalisation de la production agricole ». Pour cela, « il faut envisager d’une part un vaste programme de développement de l’agriculture biologique et d’autre part un retour vers une agriculture axée sur la polyculture et le poly-élevage». Il estime que l’essor des agrocarburants se fait systématiquement aux dépens de l’agriculture vivrière. « Tous les efforts doivent être déployés en faveur de la production de carburants à partir de biomasse », ajoute-t-il.
- Pour François Bayrou, il « est dans l’intérêt collectif de sauvegarder un tissu d’exploitations agricoles dense. En France, on est arrivé dans la limite basse du nombre d’exploitations agricoles en dessous duquel il est fort à craindre que de nombreux territoires ruraux deviendront irréversiblement des déserts humains».
Pour la Pac de l’après 2013, « nous avons une obligation nationale et européenne de ne pas laisser une idéologie de marché déterminer ce
De gauche à droite, Bernard Péré, candidat
sur la liste écologie pour la région Sud-Ouest.
François Bayrou, président du Modem et député
à l'Assemblée nationale. (© Terre-net Média)
Selon les quatre participants du débat, c’est en expliquant comment et à quoi sert le budget de la Pac et, en montrant que les crédits alloués sont bien dépensés, que les européens accorderont à la politique agricole européenne une grande crédibilité. Ils seront prêts alors à en envisager son maintien.
La Pac a été à l’origine conçue pour garantir aux consommateurs, après des années de privation pendant la Seconde guerre mondiale, une production agricole abondante. Et c’est donc en remettant le consommateur au centre des préoccupations de la Pac que sa pérennité pourra être en grande partie garantie.