Désherber et biner, l’effet double lame

Désherber et biner, l’effet double lame

Cette augmentation s’explique d’une part, par la baisse des surfaces de colza, d’autre part, par la forte hausse des graines de tournesol sur le marché. En parallèle de l’accroissement de surface, on note également une augmentation des rendements (+11 quintaux) dans le Vaucluse en 2008 en raison de bonnes conditions climatiques pendant le cycle de la culture.

Dans l’ensemble, les agriculteurs maîtrisent correctement le désherbage : en 2008, le Cetiom a toutefois relevé des développements de chardon, morelle, xanthium et surtout ambroisie et datura. Comme le rappelle Didier Cholet, ingénieur Cetiom pour la zone sud, « le désherbage du tournesol évolue », rappelant qu’un désherbage non-maîtrisé sur cette culture pouvait coûter « entre 3 et 7 quintaux par hectare », en fonction de la situation de la parcelle, de la disponibilité en eau, des conditions de l’année…

Qui pour remplacer la Trifluraline ?

Les céréaliers ont en effet perdu la Trifluraline dont le délai d’utilisation courrait jusqu’au 31 décembre 2008. Cette solution était utilisée en pré-semis et qui constituait en outre « une bonne base anti-graminées, sans oublier son action sur les dicotylédones ».

La suppression de la Trifluraline va entraîner dans certains cas une moins bonne efficacité sur certaines mauvaises herbes dont les renouées. Elle devra donc être remplacée par des anti-graminées ayant une action complémentaire sur dicotylédones : c’est le cas de Prowl sur les renouées notamment ou du Mercantor Gold sur les morelles. Ces produits sont utilisables en pré-semis (avec une meilleure efficacité en incorporation) ou post-semis/pré-levée en association. « Une autre règle doit également être appliquée : anticiper la nature des adventices présentes, ce qui suppose de bien connaître sa parcelle » poursuit Didier Cholet.

Un désherbage localisé sur le rang et un binage en soutien

Pour réduire les coûts de désherbage le désherbinage peut également être une solution, à condition d’avoir le matériel à disposition. La technique consiste à appliquer une quantité d’herbicides à l’hectare moins importante et concentrée sur le rang.


Le désherbinage est un désherbage localisé sur le rang associé à un binage.
Ce dernier sera d’autant plus efficace qu’il est réalisé sur des adventices jeunes. (© CZ)


Cette technique permet une réduction d’environ un tiers de matières actives et augmente l’efficacité d’intervention sur le rang. Associée à un binage, elle permet ensuite de désherber l’inter-rang. « Sur le rang, il n’est pas facile de travailler mécaniquement. Le désherbinage permet d’agir à ce niveau. Mais attention, l’inconvénient est qu’il faut une climatologie adaptée. En outre, il faut travailler à des vitesses plus faibles. »

Le binage complète efficacement l’action des programmes de désherbage chimique en particulier en présence de dicotylédones difficiles à détruire (ambroisie, ombellifères, xanthium…) ou lorsqu'on constate une insuffisante efficacité du programme de désherbage consécutive à des conditions climatiques trop sèches.

Des plantes jeunes, de préférences

À noter que le binage sera d’autant plus efficace qu’il est réalisé sur des adventices jeunes. On peut biner dès la 1ère paire de feuilles du tournesol, mais le débit est limité car la vitesse ne peut pas être élevée (4-5 km/h). Sur tournesol développé (3 paires de feuilles), la vitesse de travail est plus rapide (7-8 km/h). Le chantier peut alors atteindre entre 1 et 2 ha/h selon le stade du tournesol.

L'ambroisie gagne du terrain

L'ambroisie à feuilles d'armoise est une plante annuelle dont le pollen allergisant provoque des troubles tels que rhinite, conjonctivite, asthme, urticaire. En Rhône-Alpes, où sa présence est importante depuis de nombreuses années, elle concurrence les cultures de printemps et elle est à l'origine d'un véritable problème de santé publique qui affecte 6 à 20% de la population selon la zone. Son aire de répartition croît d'année en année. Dans le Sud-Est, elle s'étend jusque dans le Gard et le Vaucluse.

Intervention précoce de rigueur

Réagissez dès son identification et appliquez soigneusement le programme de lutte dans l'ensemble de la rotation. Cette prise en compte précoce dans les cultures et les intercultures est essentielle pour éviter que les premières plantes bouclent leur cycle et accroissent le potentiel d'infection de la parcelle (les graines se conservent très longtemps dans les sols). L'expérience montre que la destruction durant les intercultures estivales est indispensable pour réduire les problèmes de santé publique et pour une bonne maîtrise dans les cultures de printemps. Prenez des précautions à la récolte de parcelles infestées, notamment si elle est tardive (nettoyage, ordre de récolte), pour éviter de disséminer les graines matures.

Source : Cetiom.

Partager
Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole