 W. Villeneuve, à droite : «Le distributeur, en mettant la palette de lait en rayon, gagne plus que le producteur.» (© Terre-net Média) |
Malgré la colère des agriculteurs quant aux négociations sur le prix du lait, William Villeneuve, le président des JA, affiche un large sourire pour parler du congrès annuel, temps fort très attendu par le syndicat.
Pour cette 43e édition, la ville de Saint-Flour dans le Cantal, a été retenue pour accueillir l’événement qui s’étalera du 9 au 11 juin. Julien Faul, président des JA Cantal, ne s'est pas gêné pour faire l'éloge de son département.
Outre sa facilité d'accès par la route ou la beauté de la région, Saint-Flour, qui totalise 150.000 habitants et compte un réseau d'environ 500 jeunes agriculteurs, illustre aussi le problème de la transmission d'entre prise, thème de ce congrès qui reprend le rapport 2009.
«Notre ville produit 370 millions de litres de lait par an et nous vivons aussi essentiellement de la production fromagère, explique Julien Faul. Il y a trois bovins pour un habitant.» Donc peu d'habitants. Et le problème de l'installation des jeunes agriculteurs y est important, la transmission d'entreprise s'effectuant difficilement. Mais le Cantal n'est pas un cas isolé.
«Il transmet, je m'installe : investissons tous en agriculture! » est le thème du rapport d'orientation 2009 qui sera présenté lors du congrès. Car la transmission d'entreprise est la priorité du syndicat. Un dispositif d’accompagnement à l’installation des jeunes a été créé. Carole Doré, vice-présidente, évoque cette difficulté et prévient : « Un agriculteur sur deux quittera le métier dans dix ans. » Le syndicat s’inscrit ainsi dans une logique de pérennité pour éviter le démantèlement. L’accès au foncier est un autre objectif tout aussi primordial. Des points Infos transmissions vont naître.
En outre, le vice-présidente espère que cette préoccupation dépassera les frontières de l'agriculture et touchera l'ensemble des concitoyens.
« Dans le désarroi on n’est pas à l’abri des excès »Après une nuit de négociations avec le ministère qui a abouti sur un nouvel échec, les JA ne se sont pas encore prononcés sur l’avenir de leur mobilisation ( ce matin, mercredi 3 juin, ndlr). « Dans le désarroi on n’est pas à l’abri des excès, assène le vice-président Bruno Ledru. Plus la situation dure, plus il y a des risques de dérapage. » Et son collègue Jérôme Volle, secrétaire général, d’appuyer avec un ton grave : « Depuis plusieurs semaines la mobilisation des agriculteurs est grandissante… » Comprendre que si le syndicat ne souhaite pas communiquer sur sa stratégie, il sait d’ores et déjà qu’il continuera de se battre, insiste Bruno Ledru, et « au-delà d’un prix du lait qui accouchera d’une négociation difficile, l’essentiel est de garder une solidarité entre agriculteurs ». Le président, lui, attend un accord national. Il défie l’Etat de prendre ses responsabilités pour aboutir enfin à un prix. |
