C'est « une opération d'intoxication de la FNSEA qui essaye d'attirer l'attention sur les grandes surfaces pour se disculper d'avoir signé » l'accord sur le prix du lait, selon la Confédération. Ce syndicat est très remonté contre ce compromis signé la semaine dernière, qu'il qualifie « d'inacceptable », et demande la réouverture des négociations.
Lui-même n'a pas participé aux négociations avec les industriels puisque seule la FNSEA (fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), via sa branche spécialisée, la fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL), est habilitée à représenter les producteurs.
Selon Philippe Collin, porte-parole de la Confédération, « les premiers échos des laiteries » font état d'un prix entre 205 et 210 euros la tonne de lait pour le mois de mai, soit un prix similaire à celui d'avril. Ce prix est décevant car les producteurs s'attendaient à une hausse du prix, a-t-il ajouté. L'accord prévoit un prix du lait pour l'année 2009 entre 262 et 280 euros la tonne. Il est mal accepté par les producteurs, essentiellement dans le grand Ouest, première région laitière, ce qui explique que les agriculteurs ont largement devancé l'appel de la FNSEA pour un mouvement national.
Depuis dimanche soir, les producteurs bloquent plusieurs plateformes logistiques destinées à l'approvisionnement des grandes surfaces. Pour la Confédération, « les grandes surfaces ne sont ni la cause ni la solution » au problème du lait. Mais cette opération est un moyen pour la FNSEA « de garder la main sur le milieu agricole en faisant oublier sa responsabilité dans la signature de cet accord ».