En 2007 et 2008, compte tenu des conditions climatiques et en particulier des pluies, un surdosage d’azote a eu pour conséquence d’une part, des pertes par lessivage (et donc une première perte économique), d’autre part, une augmentation des charges de protection (et donc, une seconde perte économique).
Il est dorénavant bien connu qu’un excès d’azote favorise le développement de maladies foliaires et racinaires sur blé dur (fusariose du plateau et piétin échaudage).
![]() Il est bien connu qu’un excès d’azote favorise le développement de maladies foliaires et racinaires sur blé dur. (© CZ) |
« Nous avons souhaité évaluer l’enjeu économique d’un défaut d’azote, équivalent à 100 kg d’ammonitrate (33 U d’azote). Nous avons en effet constaté que les agriculteurs avaient tendance à réduire les doses, compte tenu du coût de l’azote en augmentation », soulignait en mai dernier Philippe Braun, ingénieur régional Arvalis.
De -3 à -10 q/ha pour le 1er apport
Au stade trois feuilles, sur des « beaux blés bien semés et bien implantés », la comparaison entre le témoin et la modalité sous-dosée montre que la réduction d’azote entraîne la perte de 3 q/ha. Sur des blés plus fragiles, cette perte monte à 10 q/ha. « Plus le blé est fragile, plus il a de difficulté à accéder au sol et donc, plus l’enjeu "azote" est important. La solution passe donc par l’apport d’une dose variable d’azote, mais dont la variabilité a été évaluée par un pilotage, avec mesure en début d'hiver du reliquat azoté. »De -4 à -10 q/ha pour le 2e apport
Le 2e rendez-vous se situe au stade début montaison. « Si à ce stade, on sous-estime encore l’apport d’azote, nous avons évalué qu’en cas de carence faible, une perte supplémentaire et additionnelle de 4 q/ha était à ajouter. » En cas de carence forte, le déficit atteint 10 q/ha. À ce stade, la règle d’apport à suivre est celle de l’apport proportionnel, équivalent à 2 U/q. « Cette dose permet d’amener juste assez pour aller jusqu’au bout, dans tous les cas amène suffisamment d’azote si l’année est bonne et justifie une prise de risque moyenne. »
Impact sur la qualité
Le 3e et dernier rendez-vous, fin montaison, n’est pas non plus à négliger. En effet, les analyses d’Arvalis montrent qu’en cas de carence faible, le non-apport d’azote à ce stade entraîne une perte de 2 q/ha côté rendement et de 1% de protéine, côté qualité. En cas de carence élevée, les chiffres sont respectivement de -8 q/ha et de -2% de protéines.
« Là aussi, on peut pratiquer la technique de l’apport proportionnel à ce stade. Il suffit d’amener une unité d’azote par quintal visé. Cette dose reste à affiner en fonction du blé et du potentiel des parcelles bien évidemment avec l’outil N-Tester, dont l’avenir de développement passe à mon sens par l’utilisation de groupes d’agriculteurs, donnant ainsi l’occasion de faire des tournées sur le terrain.»
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