Printemps humide, fortes pressions maladies, ou encore disparition de la jachère (+4% d’emblavement céréales de printemps en 2008) expliquent la « légère » progression des volumes vendus de produits phytosanitaires pour 2008. 78.600 tonnes de produits ont ainsi été vendues l'an passé par l’ensemble des firmes de l’Uipp, contre 77.300 tonnes en 2007, correspondant à une hausse de +2% par rapport à l’année passée.
« Les années 2007 et 2008 ont connu des conditions de mises en cultures et une météo - printemps humide avec grosses attaques de maladies- quasiment similaires », analyse Jean-Charles Bocquet, directeur général de l’Uipp. Autre paramètre qui influence de plus en plus cette consommation d’intrants : la forte volatilité des prix des marchés agricoles, qui conduit les agriculteurs à sécuriser leurs rendements et leur revenu, étant « moins disposés à prendre des risques sur la quantité et la qualité de leurs productions », précise l’Uipp.
La nature des produits vendus en 2008 est restée très corrélée aux conditions météorologiques : alors que les fongicides ont connu une belle progression (+6% en volume et +17% en valeur), les insecticides ont quant à eux enregistré une forte chute de leurs ventes (-40% de volumes vendus). Les herbicides ont quant à eux légèrement progressé : +1,7% en volume et +16% en valeur.
Interview Retrouvez en image l’analyse du marché des produits phytosanitaires de Jean-Charles Bocquet, directeur général de l’Uipp : |
Une hausse des prix des produits phytosanitaires
L’Uipp tient aussi à rappeler, malgré cette augmentation de volumes utilisés, que ce tonnage total a fortement baissé depuis 2000, liée à une utilisation « plus raisonnée des interventions » par les agriculteurs : en 2000, 99.600 tonnes de substances actives avaient été utilisées, contre 78 .600 en 2008.
En valeur, cette progression des ventes a été encore plus importante : les firmes ont enregistré une croissance de +14% de leur chiffre d’affaires pour 2008, un record ( soit 2,079 milliards € contre 1,820 milliards € pour 2007). « On retrouve le niveau de 2001 ; cette hausse correspond à une augmentation des volumes et des prix moyens, justifie Denis Tardit, président de l’Uipp. Les prix ont augmenté car nos coûts de fabrication ont aussi augmenté l’an dernier, liés à la hausse des coûts de synthèse des molécules et de production des formulations, ainsi que des coûts d’homologation ».
La campagne en cours (2008-2009) se profile moins gourmande en phytosanitaires, sauf aléas climatiques : « L’évolution probable des différents facteurs (ndlr : climatique, maladie, emblavements, volatilité des cours), indique que l’on devrait avoir une baisse des volumes utilisés et un chiffre d’affaires plutôt stable, autour de 2 milliard € », annonce Jean-Charles Bocquet.