![]() Prix du lait : un rapport de prix de un à trois du producteur au supermarché (© Terre-net Média) |
A dix huit heures, débordés, les jeunes horticulteurs installés sur le parvis de la Défense à Paris, n’avaient déjà plus de pêches et d’abricots à vendre. A 1,80 euro le kilo, les parisiens se les sont arrachés. Ils étaient aussi nombreux à avoir acheté les fromages, les vins, les choux fleur de Saint Omer (62), du lait du Massif central ou encore la viande que la cinquantaine de jeunes agriculteurs montés à Paris vendaient ce mardi 21 juillet.
Triple étiquetage des produits
Ensembles, ils avaient monté un marché solidaire de produits vendus à des prix gagnant-gagnant. C’est à dire à des prix qui rémunèrent à la fois le travail des producteurs tout en garantissant, selon le syndicat JA, une marge commerciale décente auprès de la grande distribution pour rendre les produits payés par les consommateurs bon marché. Et ces derniers l’ont d’emblée compris. Car les prix de certains produits en vente étaient parfois trois fois moins élevés que ceux en vigueur dans les supermarchés.
Et comme ils sont « bons », précise une cliente et sont vendus par des jeunes agriculteurs et des agricultrices bronzés, souriants et avec parfois des accents du Sud, tous les ingrédients étaient réunis cet après midi pour que l’opération marché solidaire organisée par le syndicat Jeunes Agriculteurs sur le parvis de la Défense soit une réussite !
Un soutien spontané de la population
![]() Jérome Volle, secrétaire général de JA devant la banderole « marché solidaire, quisegaveleplus.com (© Terre-net Média) |
« Il n’y a pas meilleur endroit pour faire la promotion de nos produits assure, Jérome Volle secrétaire général de JA. Au coeur du quartier financier qui traverse la pire crise depuis des dizaines d’années, les jeunes agriculteurs veulent montrer que l’acte de production reste important. Même si le revenu des exploitants a diminué de 15 % à 20 % l’an dernier, ce secteur contribue à l’emploi de 14 % de la population active. Il est un des seuls à dégager un excédent commercial positif et à ne pas licencier en masse. Donc à soutenir l’activité économique française en limitant depuis ces derniers mois la baisse du produit intérieur brut ».
La réussite de l’opération de communication des jeunes agriculteurs a révélé une fois de plus le soutien spontané que la population leur apporte dans leur démarche de dénoncer les marges élevées de la grande distribution. « Nous voulons exiger d’elle qu’elle s’implique davantage pour limiter les marges commerciales qu’elle se fixe sur notre dos », défend Jérome Volle.
Des prix gagnant-gagnant
Preuves à l’appui, l’opération vérité sur les prix que les JA ont menée ce mardi 21 juillet. Tous les produits mis en vente étaient trois fois étiquetés ! Sur chacun d’eux figurait le prix payé par la grande distribution au producteurs, le prix affiché dans les rayons et le prix gagnant-gagnant payé par les passants du parvis de la Défense.
![]() Lydie Murat, Jeune agricultrice installée près d’Alberville (Savoie) vendant de la Tome trois fois étiquetée (© Terre-net média) |
Ainsi, la brique de lait payée le mois dernier 0,21 c le litre au producteur et vendue 0,60 c en grandes surfaces était achetée ce mardi au prix gagnant par le consommateur parisien 0,40 c.
La tome payée au producteur 3,50 euros le kilo par la grande distribution et revendue 16 euros au consommateur était proposée au prix de dix euros. Et ainsi de suite.
La réussite de l’opération était telle que les responsables de JA pensent déjà l’étendre sur l’ensemble du territoire, regrettant aujourd’hui, ne pas avoir vu assez grand pour contenter tous les passants!
![]() Les abricots et les pêches trois fois étiquetés, vendus 1,80 le kilo. Selon JA, ils sont payés aux producteurs 0,80 euro le kilo par la grande distribution qu’elle revend 2,50 euros ! (© Terre-net Média) |
![]() « Je suis pour que les paysans vivent de leur travail » a déclaré Nicole Murer accompagnée de Jamel Mahcer. Nicole tient un relais paysan de la Confédération Paysanne à Sartrouville (78). (© Terre-net Média) |
![]() Cécile, assistante commerciale dans une banque « Le marché solidaire, c'est intéressant pour nous et pour les producteurs» (© Terre-net Média) |
![]() Un jeune producteur de choux fleur de Saint Omer (62) qui s'est soumis au triple étiquetage (© Terre-net Média) |