![]() Les agriculteurs qui font des mélanges variétaux multuplient eux-mêmes leurs semences. (© Terre-net Média) |
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La plus-value des semences certifiées
Son tableau des « éléments non chiffrés » met, en effet, tous les signaux au vert pour les semences certifiées : pureté variétale, pureté espèce, dosage de traitement adéquat, qualité sanitaire, gain de temps, confort, sécurité pour la santé, plus value contractuelle, assurance... Il n’y que sur « l’impact sur la trésorerie » que les semences fermières sont mieux classées que les semences certifiées (voir tableau ci-dessous).
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« L'impact environmemental est facturé aux générations futures »
Le réseau des semences paysannes ne partage évidemment pas ces conclusions. « Déjà, nous traitons uniquement quand c’est nécessaire nous, souligne Guy Kastler, délégué général du réseau. Moins de la moitié des semences de ferme sont traitées alors que les semences certifiées sont traitées d’emblée, même quand ce n’est pas utile, donc ça s’assimile à de la vente forcée. Le coût de ce traitement systématique est, en plus, compris dans le prix des semences. »
Guy Kastler rappelle aussi que ce dernier n’inclue en revanche pas les coûts sanitaires et environnementaux : « L’impact environnemental est facturé aux contribuables et aux générations futures. Nous traitons moins et, en plus, nous utilisons des produits moins coûteux et moins toxiques tels que le sulfate de cuivre, le vinaigre ou encore même l’eau chaude qui n’ont, par exemple, pas de conséquences néfastes pour les abeilles. »
Un « monopole législatif »
Autre point de désaccord : l’argument « pureté variétale ». De plus en plus d’agriculteurs utilisent en effet les mélanges variétaux qu’ils mettent au point eux-mêmes afin de réduire les intrants et de protéger la biodiversité, mais aussi pour avoir une meilleure adaptation aux conditions locales et garantie de rendement. « On n’aura pas le rendement maximum mais on s’assure une production minimum quelles que soient les conditions, complète Guy Kastler. Dans le cadre des appellations d’origine contrôlées et du retour au terroir, il y a une augmentation des semences produites localement. On gagne vraiment en typicité, contrairement à la démarche industrielle qui demande des produits de plus en plus standardisés. Nous sommes en fait dans deux logiques agricoles différentes et il y a de la place pour tout le monde. Mais nous dénonçons le monopole législatif qu’il y a actuellement sur le marché des semences puisque nos méthodes de traitement ne sont pas reconnues et que nous n’avons pas le droit de vendre ni de céder nos semences. »