« Nous voulons plus de moyens de lutte !»

« Nous voulons plus de moyens de lutte !»


Christophe Terrain, président Cepm: "Il faut être cohérent: oui à la culture d'Ogm, ou sinon, on arrête les importations" (© Terre-net)
« Il est indispensable de changer les moyens de stratégie de lutte car l’éradication montre ses limites face à un insecte extrêmement invasif », constate la Cepm (Confédération européenne de la production de maïs) dans un communiqué. Après 7 années d’éradication en France, des foyers continuent d’apparaître. 300 insectes ont encore été piégés sur une vingtaine de nouveaux foyers cette année, « confirmant son installation progressive en France ».

« Nous voulons une gestion de l’insecte sans l’éradiquer complètement. L’objectif étant de limiter son installation dans le temps et dans l’espace le plus longtemps possible », précise Christophe Terrain, président de la Cepm. Selon l'organisation, cette phase d’installation de l’insecte dans laquelle est la France est une phase « transitoire », pour laquelle la « réglementation n’est pas adaptée » (voir encadré). La Confédération réclame en conséquence « une évolution » de la réglementation européenne, vis-à-vis notamment de la sortie de quarantaine. Mais celle-ci ne devrait pas avoir lieu avant 2011.

Une interdiction des Ogm implique des distorsions de concurrence

L'organisation de producteurs de maïs annonce par ailleurs qu’elle proposera « très prochainement » à l’administration un plan de lutte « adapté » en France, contre diabotrica. Dans l’immédiat, « dans la mesure où l’éradication commence à être dépassée et où les Ogm sont interdits, nous demandons des moyens supplémentaires pour limiter efficacement son installation » ajoute Céline Duroc, Responsable environnement à l’Agpm (Association générale des producteurs de maïs). En d’autres termes, un accès plus large aux traitements de semences disponibles sur le marché, en complément des rotations plus larges autorisées par la règlementation européenne.

Pourquoi "La réglementation n'est pas adaptée" ? selon Céline Duroc, de l'Agpm

La réglementation européenne prévoit deux cas : le premier pour les zones indemnes avec éradication dès la première capture, et un confinement pour les zones infestées depuis 3 années successives.
La chrysomèle est en effet classée au niveau européen comme « insecte de quarantaine », ce qui implique une lutte obligatoire « lourde de contraintes » pour les maïsiculteurs touchés et une stratégie d’éradication dans les zones indemnes.

A terme, la Cepm souhaiterait au niveau européen "relancer les discussions" pour obtenir la possibilité d’utiliser des semences de maïs Ogm... Maïs Ogm qui sont très largement utilisés par les producteurs américains et qui ont permis, selon le professeur Edwards de l’université de Purdue, de solutionner le problème diabrotica. En 2009, ce sont entre 60% et 70% des producteurs de maïs de ce pays qui les ont adoptés. Pour Christophe Terrain, les Ogm représentent un « outil de lutte majeur dont se prive l’Europe ».

Il dénonce par ailleurs « les incohérences d’une politique », qui permet l’importation en Europe de ces Ogm américains à destination des consommateurs européens, alors même qu’il interdit aux producteurs de maïs européens d’en produire. Créant par la même occasion une distorsion de concurrence entre les producteurs des deux continents, « qui ne jouent pas sur les même tableaux » : « Il faut être cohérent, récrimine Christophe Terrain : oui à la culture d’Ogm, ou si non, on arrête les importations d’Ogm ».

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