![]() Un insecte qui s'installe... (© ARVALIS - MAIZ'EUROP) |
La Chrysomèle, ravageur des racines, des feuilles et des soies du maïs, continue sa progression en Europe et ses dégâts. Et inquiète les producteurs européens de maïs : « Un insecte qui s’est installé et qui ne devrait l’être » commente Céline Duroc, Responsable environnement à l’Agpm (Association générale des producteurs de maïs).
Importée en 1992 du continent américain en Serbie certainement par voie aérienne lors de la guerre des Balkans, elle s’est peu à peu propagée en Europe Centrale (Hongrie, Slovénie, Ukraine, Roumanie, etc) puis en Europe Occidentale : Autriche, Italie, Allemagne, Suisse et puis récemment en France, en vallée du Rhône et en Alsace, par le couloir rhodanien. « Le coléoptère est certainement remonté par l’axe autoroutier, dans les voitures des touristes, les camions, pour arriver jusqu’en Alsace, commente Céline Duroc, Une certaine partie de ces populations a des chances de venir du Piémont Italien et de Suisse ».
Entre 0 et plus de 1000 km parcourus
Depuis le 3 septembre 2009, 282 chrysomèles adultes ont été capturées en France, dont 200 en Alsace, 77 en Rhône-Alpes et 4 dans le sud de la Bourgogne. Ce qui inquiète également, c’est que sur 2 de ces foyers découverts, c’est la troisième année consécutive que des insectes sont capturés. Ce qui laisse présager que la chrysomèle est en train de s’installer en France…
Que ce soit par avion, voiture, train, transport fluvial, ou via les courants d’air de haute altitude – le jet stream - l’insecte est ainsi capable de se déplacer sur de très longues distances pouvant aller jusqu’à plus de 1000 km. Mais la chrysomèle se déplace également sur des distances plus courtes, entre 5 et 100 km, grâce aux vents dominants. Ces moyennes distances concernent en grande majorité les femelles (entre 70 et 80%) qui transportent avec elles les œufs…
Enfin, Diabrotica est aussi capable de se déplacer d’un champs à l’autre dans un rayon de 5 km, et bien-sûr à l’intérieur même d’une parcelle. Moins il y a d’obstacles entre les parcelles, plus son déplacement est facilité. Enfin, un autre constat du professeur Edwards, de l’université de Purdue à Chicago et spécialiste de l’insecte : « les dépôts des œufs sont plus fréquents dans les zones les plus humides ».