Le Royaume-Uni invité à produire davantage sur son sol

Le Royaume-Uni invité à produire davantage sur son sol

 


La sécurité alimentaire de la Grande Bretagne
jugée trop vulnérable (© Terre-net Média)
« Nous avons besoin d’un changement radical de la façon dont nous produisons et consommons la nourriture », a affirmé Hilary Benn lors de la conférence de presse de présentation en août dernier de plusieurs rapports du Defra sur la politique alimentaire du Royaume Unis.

 

Le taux d’auto-approvisionnement de 60 % de la Grande Bretagne la rend en effet vulnérable. Les cours élevés du pétrole et les frais de transport croissants pour acheminer les produits agricoles et agroalimentaires importés en masse pour nourrir la population britannique et la flambée des prix agricoles et agroalimentaires en 2007 sont autant de signaux d’alarme qui conduisent le Defra (ministère de l'agriculture britannique) à faire un certain nombre de recommandations pour rendre la Grande Bretagne moins dépendante de ses importations.

Parmi les mesures envisagées, on trouve :

  • Investir dans la formation pour améliorer les compétences des agriculteurs en management, marketing, adaptation au changement climatique et gestion plus efficace de l’eau, réduction du gaspillage, etc. ;
  • Faire en sorte que les agriculteurs soient éligibles aux prêts gouvernementaux à taux zéro destinés aux activités faiblement émettrices de carbone ;
  • Développer « l’étiquetage vert », qui comprendrait des informations sur le nombre de kilomètres parcourus par le produit, les substances chimiques utilisées pour sa fabrication et la prise en compte du bien-être animal;
  • Encourager les ménages à cultiver leurs propres potagers.

Dans le temple du libéralisme, une agriculture britannique régulée et soutenue par le gouvernement grâce à l’injection de fonds publics massifs pourrait-elle voir le jour?

A défaut de réponse, les recommandations du Defra remettent en cause une politique d’approvisionnement en produits agricoles et agroalimentaires de plus de deux siècles. Celle qui visait à importer massivement des produits alimentaires bon marché pour pouvoir justifier auprès de la masse croissante des ouvriers, la faiblesse des salaires versés. Nous étions alors en pleine révolution industrielle et la population rurale était invitée à migrer dans les villes pour travailler en entreprises.

Autrement dit, le Royaume Unis avait décidé, dès le milieu du 18ème siècle, de sacrifier son agriculture pour fournir la main d’oeuvre nécessaire au développement de son industrie (textile, charbon, sidérurgie…).

Cette politique d’approvisionnement n’a jamais été remise en cause ; Même après la seconde guerre mondiale alors que la population britannique a été soumise à des tickets de rationnement jusqu’au milieu des années 1950 !

« Sans préjuger de leurs impacts et de leur capacité à entraîner un changement majeur de politique, les documents publiés par le Defra (en août) dernier montrent déjà qu’un changement important des mentalités est à l’oeuvre au Royaume-Uni. La confiance placée dans le commerce international pour satisfaire la demande alimentaire domestique s’est érodée et des voix s’élèvent pour un retour à une plus grande autonomie, phénomène qu’on observe également dans d’autres pays », commente le ministère de l’agriculture (1).

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