![]() Les agriculteurs ont protesté à la foire de Cournon pour une augmentation des prix payés aux producteurs, au coeur du conflit (© Terre-net Média) |
Cet été, les producteurs de fruits et légumes ont multiplié les actions contre les enseignes, accusées de pratiquer des marges trop importantes alors qu'eux-mêmes étaient obligés de vendre à des tarifs inférieurs au prix de revient. « Il n'y a pas ou peu de lien entre nos marges et leurs revenus », a assuré M. Bédier aux Echos, à la suite de la publication de l'Observatoire du prix et des marges. « Il existe en réalité, une forte corrélation entre les prix à la consommation et les prix à l'expédition. C'est avant tout une question de structures de coûts et de compétitivité », a-t-il ajouté.
Alors que plusieurs hommes politiques ont fait des déclarations sur des abus de la distribution dans le cadre de l'application de la Loi de modernisation de l'économie (Lme), M. Bédier a rétorqué: « Nous ne pouvons accepter aucune mise en cause, générale et systématique, de notre secteur professionnel ». L'application de la loi LME « peut créer des problèmes d'interprétation. S'il y a des questions, des instances existent pour en discuter », souligne-t-il. « Contrairement à ce que l'on dit, nos enseignes entendent à l'évidence appliquer la loi », affirme-t-il, alors que le secrétaire d'Etat au Commerce Hervé Novelli a réitéré mardi qu'il saisirait la justice pour sanctionner des abus de distributeurs dans le cadre de l'application de la loi LME.
De son côté, le président UMP de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale Patrick Ollier a affirmé jeudi que la loi LME était « contournée par des méthodes inacceptables » et a annoncé la prochaine mise sur pied une « task force » pour vérifier sur le terrain ces pratiques.
M. Bédier a rappelé lundi que la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (Dgccrf) contrôle les pratiques sur le terrain « en permanence » et appelé les autorités à écouter « toutes les parties avant de faire des déclarations publiques ».
A la question de savoir s'il craint une remise de la loi LME, il a rétorqué: « globalement, la LME a atteint son objectif en contribuant au mouvement de baisse des prix et en permettant un mode plus simple, plus direct, davantage centré sur la dynamique commerciale ». « On peut encore travailler à l'amélioration des plans d'affaires », indique-t-il. « Je vois mal la France se lancer dans une sixième loi en quinze ans sur les relations industrie-commerce », ajoute-t-il.