Au nombre de 500 à 600 selon les organisateurs, 350 à 400 selon la police, les manifestants ont bloqué les axes d'entrée à la préfecture du Gers, lors d'une opération baptisée "Auch, ville morte" à l'aide de 230 à 300 tracteurs, selon les estimations.
Des banderoles et des pancartes avaient été installées sur les tracteurs et les remorques, demandant notamment "Une année blanche pour éviter le trou noir", ou proclamant : "Quand l'agriculture souffre, c'est l'économie qui se grippe" et "Sarkozy, l'agriculture a un prix".
Plusieurs artisans participaient également au blocage, à l'aide de camions et camionnettes, la Chambre de Métiers, la Maison de l'Artisan et l'Union Professionnelle Artisanale du Gers ayant appelé leurs membres à se joindre à la manifestation.
Entamée à 09h00 du matin, l'opération de blocage s'est achevée en début d'après-midi, les manifestants convergeant alors avec leurs tracteurs vers les abords de la préfecture et de la cathédrale, où ils ont planté quatre croix où étaient inscrits "viticulteurs, JA, céréaliers, éleveurs" sur des tas de terre disposés en forme de tombes devant le parvis. Les leaders syndicaux de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs ont réclamé une "année blanche" pour tous les agriculteurs sur le plan fiscal, bancaire et social "pour soulager leurs trésoreries".
"L'Etat se dérobe face à ses responsabilités. Il a une dette envers ses agriculteurs, il doit nous aider", a déclaré Christophe Lanaert, président des JA du Gers. "Il ne peut pas y avoir de France forte sans agriculteurs forts (...) Nous devons faire front, nous ne serons pas les mineurs du XIXème siècle", a pour sa part affirmé William Villeneuve, président national des JA.
"Nous en avons assez des reports de dossiers, des contraintes administratives et des exigences environnementales. Avec des décisions remises aux calendes grecques, on ne peut pas sauver l'agriculture", a de son côté lancé Rémy Fourcade, président de la FDSEA-32, avant la fin de la manifestation vers 15h30.
Une opération similaire avait eu lieu samedi à Tarbes, où plusieurs centaines d'agriculteurs ont bloqué la circulation avec près de 200 tracteurs. Ces actions s'inscrivent dans la campagne de mobilisation décidée par la FNSEA, qui réclame un "plan d'urgence" de 400 millions d'euros et compte rassembler 30 à 40.000 manifestants dans toute la France le 16 octobre.
