Terre-net : Pourquoi vous mettez vous au désherbage durable ?
Renaud Grasset : Nous n’utilisons pas le terme de « désherbage durable » mais de « gestion responsable des herbicides céréales ». Ce n’est pas quelque chose que l’on a décidé de faire du jour au lendemain. C’est un thème que nous travaillons depuis longtemps maintenant puisque cela fait cinq ans que Bayer CropScience l’a mis en place. Concrètement, cela s’est traduit par la mise en place d’une énorme plate-forme d’essais et d’évaluation des stratégies de désherbage à Eaux-Puiseaux, dans l’Aube. Tous les ans depuis cinq ans, nous organisons des visites d’agriculteurs et de techniciens. Cette année, ce sont plus de 1000 agriculteurs qui sont venus pendant une semaine. On leur montre l’importance d’une gestion raisonnée des herbicides. Le diagnostic Herbicides, « Diagherbi », va dans le prolongement de ce message, puisqu’il permet sa mise en œuvre sur les exploitations par les agriculteurs et les techniciens. Cet outil est un outil de diagnostic en ligne des parcelles avec évaluation du risque de résistances. Un plan d’action à la parcelle en fonction du risque évalué est ensuite mis en place, afin de faire diminuer ce risque. Des solutions comme la rotation des cultures, le labour ou le faux-semis sont par exemples proposées.
TN : Comment cela se traduit concrètement en termes de préconisations ou de formulations de produits ?
R.G : Il s’agit de combiner les solutions agronomiques et les solutions chimiques, à la fois sur céréales et dans la rotation des cultures. La largeur de gamme et les modes d’action des produits que l’on propose vont avec cette notion de gestion responsable du désherbage. Le constat est qu’il y a très peu de nouvelles matières actives qui arrivent sur le marché. Il faut absolument préserver les solutions qu’on a actuellement si l’on veut pouvoir continuer à désherber efficacement.
TN : Cette démarche ne sert-elle pas aussi à « redorer » l’image des produits phytosanitaires ?
R.G : C’est votre propre appréciation ! On ne s’arrête pas à vendre que des produits, mais on se préoccupe aussi de ce qui va autour, et cela, c’est plutôt positif.