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Décalage entre les professions
Avec un résultat provisoire de 2,32 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année, le marché français accuse une baisse de 1,3 %. « Le niveau d’activité est resté soutenu car l’exceptionnelle année 2008 avait entraîné des délais de livraison très importants, a indiqué Jean-Pierre Bernheim, président de l’Axema. Ce premier semestre a d’ailleurs été marqué par un décalage entre les industriels et les distributeurs : les premiers finissaient de produire et de livrer les machines commandées en 2008, alors que les seconds subissaient déjà un net recul des commandes, amorcé lors du dernier trimestre 2008… »
Chute des exportations
![]() Jean-Pierre Bernheim a commenté les chiffres. (© Terre-net Média) |
Sur la même période, la production (1,81 milliard d’euros) a, elle, baissé de 9,9 %, et les importations (1,76 milliard d’euros) de 3 %.
Prévisions 2010
Pour 2010, les professionnels de la filière prévoient pour l’instant une baisse de 10 % avec environ 3,5 milliards d’euros, soit un niveau équivalent à 2006 (3,47 milliards d’euros). « Seulement s’il y a une reprise au second semestre 2010, sinon, le niveau pourrait être plus bas, a précisé Jean-Pierre Bernheim. La baisse des revenus se confirme dans la plupart des secteurs et beaucoup d’incertitudes demeurent : les prix des produits agricoles, la restructuration du secteur laitier ou encore les évolutions de la Pac 2013... Il y a en revanche une possible reprise des secteurs viti-vinicole et viande, et un maintien pour l’instant correct du secteur des espaces verts. »
Un défi humain aussi
D’après l’Axema, les principaux enjeux pour les industriels de l’agroéquipement seront l’apport technologique, le respect de l’environnement et la participation aux débats de la Pac 2013. « Dans cette conjoncture très difficile, il va aussi y avoir un défi humain à relever : conserver les compétences et le moral des troupes malgré des fluctuations de charges à des niveaux jamais vus jusque-là. »
77 % des concessionnaires prévoient une baisse
85 % des concessionnaires prévoient par exemple une baisse de leurs ventes de tracteurs et 75 % un recul de celles des matériels automoteurs de récolte. Mêmes prévisions à peu près pour les matériels d’élevage et pour les autres matériels. Et même les matériels de parcs et jardins marquent cette année le pas puisque 60 % des distributeurs tablent sur un recul des ventes. « Mais les distributeurs en grandes cultures sont plus pessimistes qu’en élevage viande ou en vigne où ils sont déjà confrontés à une marché difficile depuis plusieurs années », a observé Alain Dousset. Le problème des stocks reste la préoccupation majeure. « C’est à la fois un frein aux commandes prévisionnelles de matériel neuf et un besoin de financement alourdi. La trésorerie est d’ailleurs en baisse chez 55 % des concessionnaires et fortement en chute chez 16 % d’entre eux qui envisagent même une réduction de leurs effectifs, le plus souvent par le non remplacement des départs. » |