Entre 1.000 agriculteurs selon la police, 2.500 selon les responsables de la FNSEA, se sont rassemblés devant les tracteurs rangés sur la Place de Jaude, face à un podium sur lequel était écrit "Agriculture en danger, paysans révoltés". Au total, selon la FNSEA, plus de 500 engins venus des quatre départements auvergnats, 368 selon la police, se sont garés sur la place. Les premiers d'entre eux sont arrivés en fin de matinée. L'un d'eux portait une pancarte "Sarko, on se lève tôt, le revenu tombe à l'eau". La statue de Vercingétorix, au centre de la place, était drapée d'une banderole noire géante sur laquelle était écrit en lettres blanches "fiers d'être paysans". Des élus de tous bords, députés, présidents de conseils généraux, sont venus à la rencontre des manifestants. "L'agriculture française est en trop mauvais état, on va mourir si on ne fait rien", estime Sylvie De Gaullier, agricultrice de l'Allier venue manifester. Installée depuis 25 ans, elle dit "vivre sur ses réserves", tandis que sa fille, agricultrice depuis 2006, "a plus de mal, vit sur le court terme et a des emprunts énormes à rembourser". "Il faut un véritable courage politique pour donner un ballon d'oxygène aux agriculteurs", explique Patrick Trillon, un responsable de l'UDSEA (branche lait de la FNSEA). "Les paysans sont dans un tel état de désarroi, toutes productions confondues, qu'il faut véritablement une prise de conscience", selon lui. Une partie de l'autoroute A75 (Montpellier-Clermont) avait dû être coupée vendredi matin pour laisser passer le cortège venu du Cantal et a pu être rouverte en fin de matinée. A Clermont-Ferrand, le tronçon central du tramway a été fermé dès 10H00 mais "aucune perturbation importante" n'a été constatée sur les autres axes aux abords de la ville, selon la préfecture. Les tracteurs devaient quitter la place en milieu d'après-midi et l'A75 devrait à nouveau être fermée, cette fois dans le sens nord-sud.
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