L'Europe veut faire la chasse aux prix alimentaires trop élevés

L'Europe veut faire la chasse aux prix alimentaires trop élevés


Les prix d'un même produit peuvent varier énormément
d'un pays à l'autre en Europe (© Terre-net Média)
L'exécutif européen soupçonne depuis longtemps les intermédiaires entre les agriculteurs et les consommateurs finaux (industrie agro-alimentaires, groupes de distribution) de se garder des marges parfois excessives pénalisant tant les ménages que les paysans. Les propositions qu'il doit présenter se veulent un début de réponse.

Depuis la mi-2008 avec la crise économique, les prix des produits agricoles de base ont fortement baissé, comme ceux du lait, après une flambée, sans que cela se traduise immédiatement sur les étiquettes des étals de supermarchés, déplore l'exécutif européen dans un rapport sur le sujet obtenu par l'Afp. "Ces fluctuations ont nui aux producteurs agricoles et ne permettent pas aux consommateurs de bénéficier de conditions équitables", souligne-t-il dans ce texte. "Le manque de transparence sur le marché, les inégalités des rapports de force et les pratiques anticoncurrentielles ont conduit à des distorsions sur le marché, avec des effets négatifs sur la compétitivité de l'ensemble de la chaîne alimentaire", ajoute la Commission.

Les prix d'un même produit peuvent varier énormément d'un pays à l'autre en Europe, en raison de législations, politiques fiscales ou traditions différentes. Le taux de variation atteint ainsi un record de 70% pour l'eau minérale, 58% pour le pain blanc, 49% pour les oeufs, 48% pour la crème glacée et 44% pour le boeuf haché.

Pour y remédier, Bruxelles s'engage d'abord à examiner les possibilités de surveiller "un plus grand nombre de produits et de chaînes alimentaires à partir de l'été 2010". La Commission veut faire la chasse aux "pratiques déloyales" qui contribuent à maintenir des prix élevés, accroître la transparence pour encourager la concurrence et lever les obstacles qui demeurent pour le commerce transfrontalier de produits alimentaires.

Elle recommande en outre "que tous les États disposent de services de comparaison des prix des denrées alimentaires au détail basés sur le web et aisément accessibles" afin que les consommateurs fassent mieux jouer la concurrence entre les distributeurs. Plus en amont, Bruxelles ambitionne de s'attaquer à la volatilité des prix des matières premières agricoles sur les marchés. Ce phénomène s'était traduit en 2007 et début 2008 par une flambée soudaine des tarifs.

Concrètement, la Commission compte présenter des propositions en vue d'améliorer la supervision et la transparence des marchés des dérivés sur les produits de base agricoles, dans le cadre des efforts plus généraux de contrôle renforcé des marchés financiers au niveau européen. Cela passerait par exemple par des obligations de communication de positions par certaines catégories d'opérateurs, à définir au niveau de l'UE, qui permettraient aux régulateurs d'avoir une vue d'ensemble. Ces dernier pourraient du coup fixer des limites de position pour empêcher les fluctuations disproportionnées des prix ou freiner la spéculation.

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