Avoir appris en début de matinée, le 2 décembre dernier, que Bruno Le Maire s’est fait représenter au 16ème congrès de la Coordination rurale de Biarritz par Caroline Le Poultier, conseillère technique en production animale est, selon François Lucas, président de la CR, une preuve supplémentaire de l’attention que porte le ministre aux idées et aux positions du syndicat. Et peut être un premier signe « d’une refonte totale de la représentativité syndicale » dans les organisations professionnelles et les interprofessions.
![]() François Lucas, président de la CR au congrès à Biarritz (© DR) |
« Nous avons découvert un ministre qui ne s’est pas borné à nous expliquer qu’on ne pouvait plus rien changer à ce que Bruxelles avait décidé », en évoquant lors de son discours de clôture les évènements du début de l’automne.
Toujours selon le président de la CR, la loi de modernisation agricole en préparation doit sur ce point satisfaire cette revendication. « Nous avons fait une proposition conjointe avec la confédération paysanne pour une refonte totale de la représentativité syndicale et nous allons voir si il ose enfin s’attaquer au tigre de papier qu’est devenue la confrérie majoritaire ».
Autre proposition rappelée par la CR le 2 décembre dernier, la suppression des Cdoa ou encore l’expérimentation de la Tva sociale en agriculture.
En revanche, la contractualisation n’est pas du tout un remède pour un meilleur partage de la valeur ajoutée en faveur des producteurs. Ni même l’organisation des filières. « Une présentation d’une étude sur les rapports entre valeur ajoutée et organisation des filières a du reste montré que rien ne permettrait de savoir s’il avait plus, moins ou autant de valeur ajoutée pour l’agriculture selon qu’il était ou non dans une filière organisée », a expliqué François Lucas.
Celui-ci se satisfait en revanche que le ministre n’ait pas répondu à la demande de Coop de France de prendre « la tête des organisations de producteurs non commerciales pour mieux verrouiller leur monopole de la médiocrité».
Des décisions prises par démagogie
Après un congrès national très européen, le discours de clôture de François Lucas, président de la CR a été donc l’occasion de se recentrer sur le national en faisant un tour d’horizon des sujets d’actualité. Hormis le projet de loi de modernisation agricole, le président de la CR a fait quelques observations sur les choix environnementalistes du gouvernement.
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La CR rappelle aussi son opposition aux mesures franco-françaises « prises par démagogie pour faire plaisir à certains lobbies environnementalistes ».
François Lucas pense par exemple à la création des trames vertes et bleues, des bandes tampons, et aux contraintes inhérentes à la prise en compte des particularités topographiques.