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L’assemblée générale de la Cgb a permis à Eric Lainé, son président, d’exposer à Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, les inquiétudes du secteur et les attentes de la profession vis-à-vis de la future loi de modernisation agricole. Notamment concernant le rôle de l’interprofession, le système de régulation dont profite encore le marché, la contractualisation entre planteurs et industriels, le traitement des excédents de production, l’accès aux technologies de sélection avancées, la protection du marché intérieur, la promotion et la fiscalité des biocarburants.
Bruno Le Maire soutient les betteraviers
Bruno Le Maire, présent à cette occasion, a promis son soutien aux betteraviers rassemblés ce mardi 9 décembre, sur l’ensemble des sujets évoqués. Il explique cependant que, sur la taxe carbone, son arbitrage, allant dans le sens des souhaits de la profession, n’a pas été retenu, alors que les discussions continuent. Le ministre a ajouté qu’il ne voyait « aucune raison de modifier un système efficace qui a fait ses preuves » et qu’il défendrait donc « ce système protecteur et régulateur après 2013 même en cas de désaccord avec la Commission européenne ».
Obligation de contractualisation
Par ailleurs, il assure que la garantie d’un prix équitable, décent et rémunérateur, payé au producteur, fait partie intégrante de la Lma. Ainsi, il souhaite un « rééquilibrage des relations entre industriels et producteurs, sur la base de règles justes, d’une transparence des marges et des prix, et d’une obligation de contractualisation qui fixe un prix, un volume et une durée, afin d’apporter de la visibilité sur le revenu ». Quant aux excédents, il promet d’explorer les pistes les plus rémunératrices en évitant au maximum, voire totalement, tout report. Enfin, il a déclaré, pour la plus grande satisfaction de l’assemblée, que « la limite des concessions acceptables en matière agricole à l’Omc avait été atteinte ».
« Une contractualisation sur les volumes et les prix »Dans la filière betteravière, « un véritable fossé existe entre la contractualisation des betteraves du quota jugée satisfaisante, grâce à l’Ocm sucre, et la contractualisation difficile, voire inexistante, en termes de négociation de prix et de volumes avec la betterave hors quota ». Alain Jeanroy souhaite que la Lma « renforce le rôle de l’interprofession, à l’image de ce qu’a obtenu le Cniel, afin qu’elle puisse donner des indicateurs de niveaux de prix à l’ensemble de la profession ». Au-delà, les planteurs souhaiteraient arriver à une vraie politique de contractualisation. « Aujourd’hui, les accords portent sur les surfaces à implanter. Les prix ne se négocient pas, ils sont imposés à la récolte », déplore le directeur général. Eric Lainé insiste : « Nous voudrions pouvoir négocier les prix avant les semis, les discuter en fonction de la destination de la betterave, et fixer au moins un pourcentage du prix du produit fini. » |