Discrète cette année sur le blé, l'helminthosporiose a néanmoins été signalée en Picardie et en Champagne, ses régions de prédilection. Claude Maumené d’Arvalis conseille de « sécuriser le diagnostic avant tout traitement car plusieurs types d’altérations physiologiques imitent ses symptômes à la perfection ». L’association strobilurine et triazole se comporte bien malgré quelques résistances. Le choix d’une variété résistante permet de bien maîtriser la pression de la maladie.
Sur l’orge, la résistance se maintient, avec une perte d’efficacité confirmée pour l’ensemble des strobilurines. Selon les molécules, les strobilurines peuvent, en association, avoir conservé une certaine action et perdurer dans les recommandations.
Ramulariose
« Souvent confondue avec l’helminthosporiose sur le terrain, elle apparaît aujourd’hui de manière systématique dans nos essais, après avoir été observée pour la première fois en 2002 », alerte Claude Maumené. Sa dissémination, rapide, se fait sûrement via les semences, alors que sa résistance aux strobilurines favorise sa présence. La ramulariose ne bénéficie d’aucune homologation spécifique aujourd’hui. « Aucun produit n’est autorisé pour la lutte contre cette maladie, alors que le niveau de nuisibilité peut atteindre 20 q/ha. »
Piétin verse
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Oïdium
La lutte contre oïdium s’enrichit, pour 2009, d’innovations en termes de produits avec Talendo chez DuPont et Nissodium chez Certis. Basf Agro obtient l’homologation de Capalo, « qui donne de très bons résultats dans les essais ». La maladie fait son retour sur blé en 2009 après plusieurs années d’absence. Elle touche les variétés sensibles sans distinction géographique. Sa résistance aux strobilurines et à la fenpropidine se propage dans toute la France. La Champagne lui a découvert une résistance au quinoxyfène. Le proquinazid conserve cependant son efficacité. Des souches fortement résistantes à la métrafénone ont fait leur apparition dans plusieurs pays d’Europe. En France, ce type de résistance se cantonne à un niveau moyen.
Sur orge d’hiver, escourgeon et orges de printemps, l’oïdium revient également, sous forme de taches brunes.
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Maladie principale de l’année, arrivée tardivement avec les pluies de fin avril, puis de mai. L’apparition de souches Tri HR pour « hautement résistantes aux triazoles » marque cette année 2009, même si la fréquence d’apparition se limite à un taux très faible. Par ailleurs, « en matière de strobilurines, la généralisation des résistances, y compris dans le Sud, annule définitivement l’intérêt de ces solutions pour lutter contre la septoriose du blé tendre, même si elle reste d’actualité contre la rouille ». Prochloraze et chlorothalonil confortent leur place dans les stratégies de lutte contre la maladie et ses résistances.
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Fusariose des feuilles et des épis
Les floraisons en conditions sèches, pour la majorité des blés, ont amoindri le risque d’infestation parasitaire des feuilles et épis, et maintenu le niveau de Don à la récolte sous les seuils réglementaires, quelles que soient les céréales.
Rouille jaune du blé
Risque inféodé aux bordures maritimes, elle ne présente aucune résistance et survit pendant la période estivale sur les repousses. Le meilleur outil de lutte reste la résistance variétale, même si des phénomènes de contournement peuvent apparaître. Toisondor, auparavant résistante, affiche dorénavant une sensibilité à la maladie. Claude Maumené alerte sur « le besoin de réactualiser les références en termes de sensibilité variétale ». En effet, le Royaume-Uni a découvert une nouvelle forme de virulence, cumulant tous les types existants plus un nouveau. La vigilance s’impose quant à son arrivée en France.
Rouille brune du blé
Année d’arrivée tardive de la maladie grâce à un hiver froid, elle a eu un impact limitée. La résistance variétale reste le meilleur moyen de lutte, sachant que les semis tardifs sont moins exposés.
Rhyncosporiose
La résistance soupçonnée en 2008 n’a pas été confirmée en 2009.