Pommes de terre : « Il faut absolument baisser les surfaces de façon significative ! »

Pommes de terre : « Il faut absolument baisser les surfaces de façon significative ! »


Benoist Leforestier incite à réduire les surfaces pour freiner
la surproduction et limiter la pression sur les prix. (© DR)

Au niveau européen, Benoist Leforestier explique que « la baisse générale des prix des produits agricoles a poussé de nouveaux producteurs à se tourner vers la pomme de terre ». Les surfaces progressent en Europe. « La Belgique a planté cette année 16 % de surfaces supplémentaires, et les autres pays européens 2 à 3 %. »

Malgré la sécheresse de l’été, les rendements corrects donnent une récolte européenne excédentaire pour la troisième année consécutive. Le président lance donc un appel aux producteurs européens : « il faut absolument baisser les surfaces de façon significative ! »

En effet, « la surproduction, problème qui devient récurrent, permet aux distributeurs de mettre en avant la pomme de terre à des prix massacrés, plus grave encore est de constater que ces braderies tendent à devenir permanentes, et touchent de plus en plus le cœur de gamme ». Benoist Leforestier s’inquiète du fait que « l’appauvrissement de la filière qui en résulte, ne permette plus de rémunérer les investissements nécessaires en qualité ».

Se méfier de la « course au rendement »

Le président du Cnipt, souligne, par ailleurs, son inquiétude par rapport « aux dérives de certaines pratiques, et en particulier : la course au rendement ». Il précise que « les producteurs, soucieux de défendre leur marge, arbitrent de plus en plus leur choix variétal en fonction de la productivité ». « Si on peut se féliciter de voir apparaître tous les ans de nouvelles variétés sur le marché, je suis inquiet de constater que certaines, peuvent produire jusqu’à 130 % des témoins à l’inscription. Ces critères sont-ils encore cohérents, et ces variétés répondent-elles aux attentes des consommateurs ? »

Selon le Cnipt, le contexte économique encourage l’utilisation du plant fermier. « Il est temps de remettre autour de la table la filière dans son ensemble, dans un esprit dépassionné et constructif, pour encadrer cette pratique autorisée sous certaines conditions. » Benoist Leforestier ajoute que le déchet doit être écarté de la production, « la satisfaction de nos consommateurs en dépend ».

Retour à la contractualisation

Benoist Leforestier rappelle qu’auparavant « la politique contractuelle était largement répandue dans la filière, quand les conditionneurs souhaitaient être sécurisés dans leur approvisionnement ». « Aujourd’hui, les contrats sont essentiellement arbitrés à prix fixe entre le producteur et le négociant, sans contrepartie avec la distribution. Les aléas de prix du marché libre sont tels qu’aucun négociant ne peut plus l’assumer en cas de prix dégradés comme cette année. La politique contractuelle est un véritable outil structurant dans la filière, indispensable à la construction de relations équitables. »

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