Quelques règles à connaître

« Les produits organiques que l’on vous propose doivent répondre à des normes. En tant qu’acheteur, vous avez la possibilité de consulter les informations sur ces produits. Vous devez aussi connaître les effets attendus en termes d’efficacité et d’innocuité, car dès lors que vous les épandez, vous en avez la responsabilité », expliquait Alain Bouthier (Arvalis), le 19 mai dernier, lors de la journée technique organisée par Sud Céréales, à Fourques (30).

Trois normes pour les amendements

Ces dernières années, les agriculteurs se sont vus proposer de plus en plus des composts issus de déchets verts et de boues urbaines.
« Ces composts sont des produits normalisés et doivent répondre à des critères précis en fonction des trois normes qui les orientent », poursuivait le spécialiste d’Arvalis. Ces trois normes sont :

  • Norme amendements organique (NF U 44-051) ;
  • Norme amendement organique issus de matières d’intérêt agronomiques issues de traitement des eaux telles que les boues… (NF U 44-095) ;
  • Norme engrais organiques (NF U 42-001).

La nouveauté est que, grâce à la norme NF U 44-095, les boues ne sont plus considérées comme des déchets soumis à épandage. « Ils sont désormais classés dans la catégorie des amendements présentant un intérêt agronomiques. Mais la normalisation amène de nouvelles règles. »

Obligation d’information

La première de ces règles est que le vendeur de compost est obligé d’informer les agriculteurs des conditions d’utilisation du produit.
Ensuite, ce compost n’est par ailleurs pas considéré comme une matière fertilisante. Le taux de N, de P2O5 ou de K2O ne doit ainsi pas excéder 3% de matière brute (MB) ; de même, l’association ‘N + P2O5 + K2O' ne doit pas dépasser 7% de MB.
De plus, le compost doit faire l’objet de dénominations et de spécifications bien précises :

  • MS supérieur ou égal à 50% de MB ET MO supérieur ou égal à 20% MB ;
  • MO/N org. inférieur à 40 ;
  • MO supérieur ou égal à 30 MS ;
  • 2 classes : A (sans) et B (avec) complément engrais minéral.


Par ailleurs, ce compost doit respecter des valeurs limites et des flux maximum sur 10 ans :

  • Valeurs limites en éléments traces métalliques (ETM, voir la dernière cartographie nationale ici) c'est-à-dire en argon, cadmium, chrome, cuivre, mercure, nickel, plomb, sélénium et zinc ;
  • Flux maximaux limites sur 10 ans en ETM (helminthies, listéria, salmonelles) et en agents indicateurs de traitement (Eschérichia, Entérocoques, Clostridium) ;
  • Valeurs et flux limites en composés trace organique.

Des analyses obligatoires portant sur le produit commercialisé doivent également être fournie à l’utilisateur du compost :
 

 

Les mentions de marquage obligatoires

  • Amendement organique – compost contenant des MIATE NF U 44-095
  • Mention sans ou avec engrais (+ dénomination de l’engrais)
  • Dénomination du type de MIATE de co-composants
  • Taux MS, % MO, % N total, % N organique non-uréique, pH
  • Granulométrie, éléments inertes
  • Taux P
  • K2O si supérieur à 0,5% MB
  • Minéralisation C et N, fractionnement biochimique
  • Dose préconisée et indications spécifiques d’emploi

 

  • Agronomie (MO, MS, N tot., N org., P2O5, K2O, MgO), fractionnement biochimique de la MO, minéralisation C et N, ETM, pathogènes, CTO ;
  • Ces analyses doivent être réalisées à une fréquence de 1 à 4 fois par an, selon les types d’analyses, le tonnage de l’unité de production, le type de produit.

Enfin, le marquage est obligatoire (encadré).

Valeurs fertilisantes

Du fait que les composts contiennent de l’azote, du phosphore et du potassium, ils ont donc obligatoirement une valeur fertilisante. « Mais en réalité, seule une fraction est rapidement mobilisable. Environ 10% à 15% de l’azote total contenu dans le compos est rapidement valorisable par la culture. Le reste est stocké par la matière organique du sol. Pour le phosphore, 50 à 70% du phosphore total est disponible l’année de l’apport et libérable sur 2-3 ans. On relèvera également un effet positif du compost sur le pH du sol. Sans oublier la valeur de matière organique, dont environ la moitié vient enrichir le stock de matière organique du sol et d’enrichir la structure générale en surface. »
Il faut par ailleurs fait particulièrement attention à la maturité du compost. « Pour accroitre les rotations, certains revendeurs n’hésitent pas à vendre du compost immature. »
Or, il faut entre 4 et 6 mois minimum pour que l’humus puisse se former et se stabiliser. Et n’oubliez pas qu’un compost immature a un effet phytotoxique sur la culture. « Il n’existe pas pour le moment de test obligatoire de maturité du compost. Mais cela serait souhaitable qu’il le soit », poursuivait Alain Bouthier.

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