Savoir être patient avec le non-labour

Savoir être patient avec le non-labour

« À moyen-terme, les techniques sans labour présentent toutefois
de grandes possibilités avec en premier lieu, une forte réduction
potentielle des charges de mécanisation. » (© Terre-net Média)
On sait que le labour, même occasionnel, atténue les infestations d’adventices et il n’y a pas aujourd’hui de technique équivalente à proposer en non-labour. Par ailleurs, en complément, la date de semis est un levier puissant pour les céréales d’hiver, bien que cette technique n’ait là encore pas l’efficacité du labour. Enfin, le mode de semis peut également avoir un impact fort : l’institut recommande donc de semer sans remuer le sol et sans créer de terre fine car cela stimulerait au contraire les levées d’adventices.

Effets positifs reconnus

À l’inverse, les effets du non-labour sont régulièrement positifs sur :

  • Les économies d’énergie ;
  • L’érosion, la stabilité structurale du sol ;
  • La biodiversité et, dans l’état actuel des références et des connaissances, l’effet de serre.

Le non-labour occasionne en général des dépenses supplémentaires d’intrants pour la protection des cultures. Néanmoins, les effets sur la qualité de l’eau dépendent des dates d’application des produits, des modes de circulation de l’eau dans le sol et, en ce qui concerne certains fertilisants, des modalités d’enfouissement des engrais. Il faut donc étudier les situations selon le contexte régional (lire ici).

Quatre options de gestion

La gestion de l’inter-culture pour maîtriser les adventices peut en réalité être appréhendée selon 4 approches, résultat de 3 interventions successives :

  • Approche 1 : travail superficiel (faux semis) + labour (destruction mécanique) + semis
  • Approche 2 : travail superficiel (faux semis) + travail sur toute la surface (destruction mécanique si le temps est sec + faux semis) + semis
  • Approche 3 : travail superficiel (faux semis) + glyphosate (destruction chimique) + semis sans bouleversement
  • Approche 4 : non-déchaumage + glyphosate (destruction chimique) + semis

L’approche 1 présente un certain nombre d’inconvénients et n’est pas simple à gérer mais constitue une excellente solution pour gérer le ray-grass. L’approche 2 a l’inconvénient d’augmenter le nombre de passages. L’approche 3 doit avoir comme objectif que le semis ne favorise pas les adventices mais est sans doute celle qui laisse la parcelle la plus propre. Enfin, l’approche 4 est « une stratégie intéressante mais à adapter selon les situations » selon Jérôme Labreuche, spécialiste du travail du sol à Arvalis et responsable de l’activité agroéquipement à Boigneville qui intervenait le 19 novembre dernier lors de la rencontre régionale Arvalis.

Potentialités à moyen-terme

Le non-labour permet de réaliser des économies de charges de mécanisation variable de 15 à 85 euros/ha par rapport au matériel classique ; la variation est liée au parc matériel (matériel classique ou spécial, semis direct ou semoir sur déchaumeur), mais aussi au débit de chantier plus ou moins rapide.
« Il ne faut pas oublier, non plus, les 20 à 30 euros supplémentaires de glyphosate si l’agriculteur n’a pas la rotation suffisante. À court-terme, le gain peut donc au final être limité et il faut surveiller l’évolution de certaines charges opérationnelles comme le désherbage. Par contre, l’effet sur l’organisation du travail est important. Si l’agriculteur travaille notamment seul, c’est un grand avantage ! »

Baisse des charges de mécanisation en ligne de mire

À moyen-terme, les techniques sans labour présentent toutefois de grandes possibilités avec en premier lieu, une forte réduction potentielle des charges de mécanisation :

  • Moins d’usure des tracteurs, donc moins de renouvellement ;
  • Des trains d’outils de travail du sol/semis moins chers ;
  • L’agriculteur peut tourner avec un tracteur de moins.

« La main d’œuvre ainsi libérée peut être utilisée pour un agrandissement ou une diversification, mais attention : la base de tout est une maîtrise agronomique totale. Si on part sur des techniques sans labour, sans modifier en parallèle sa façon d’appréhender l’agronomie des sols, les problèmes peuvent rapidement survenir, à commencer par le développement de ray-grass », conclut Jérôme Labreuche.

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